Le premier round des négociations entre transporteurs sénégalais et gambiens a échoué en raison de l’absence de la partie gambienne. Ces négociations qui devaient s’ouvrir hier, mardi 7 janvier à Keur Ayib, visaient la voie d’un règlement de cette crise, sept jours après son déclenchement. Les transporteurs sénégalais sont revenus à la charge en bouclant les frontières aux gros porteurs. Les mouvements des véhicules particuliers via la Gambie pourraient aussi être soumis aux mêmes obligations.
Au septième jour de l’application du mot d’ordre de boycott de la transgambienne décrété par les Syndicats des transporteurs routiers du Sénégal, le mouvement est loin de faiblir. La partie gambienne attendue ce mardi après-midi à Keur Ayib pour le premier round des négociations ne s’est finalement pas présentée à la rencontre. Les transporteurs sénégalais ont alors décidé de durcir le ton par l’expulsion des camions en stationnement à la frontière portant l’immatriculation de la Gambie et demander à leurs collègues de quitter immédiatement ce pays.
Babagallé Bâ, le président du Regroupement régional des transporteurs routiers de Sédhiou, explique que «toute la journée, les gambiens qui ont bel et bien reçu l’invitation à cette rencontre n’ont pas souhaité y prendre part. Nous l’avons initiée pour échanger avec eux sur les voies et moyens de solutions appropriées. Mais ils ont opté de briller par leur absence. Nous avons alors décidé, comme première mesure, de demander à tous les gros porteurs stationnés à la frontière de rebrousser chemin y compris ceux immatriculés en Gambie. Nous avons bouclé toutes les sorties possibles de la frontière de Keur Ayib à Karang et vers la zone de Tambacounda».
S’agissant des véhicules de particuliers, il relève que rien n’est encore décidé de leur mouvement via la transgambienne. «Pour le moment, rien n’est décidé pour les véhicules de particuliers mais ils doivent s’attendre à l’obstruction de la transgambienne si la situation reste en l’état, pour que notre mouvement porte bien ses fruits», a ajouté Babagallé Bâ.
Pour toute solution définitive à ces crises répétitives qui écornent l’image de la diplomatie entre ces deux Etats voisins, Babagallé Bâ préconise la construction d’une bonne route de contournement de la Gambie qui passe par Tambacounda. «Les autorités sénégalaises doivent penser à trouver une solution définitive à ces tracasseries de la Gambie en construisant une route adaptée aux longues distances pour contourner la Gambie. Outre l’apaisement que cela va nous procurer ce sera une valeur ajoutée pour l’économie locale des villes et villages qui seront desservis par ces axes routiers», conclut Babagallé Bâ le président du Regroupement régional des transporteurs routiers de Sédhiou.
A rappeler que ce boycott est décidé suite au refus de la Gambie d’encaisser leur monnaie, le «Dalassi» des mains des sénégalais et exigent toujours à la place le franc CFA.