Malgré les nombreuses campagnes de prévention et de sensibilisation, les routes du Sénégal restent encore très meurtrières. Elles le sont davantage durant les grands événements religieux, notamment les Grand Magal et Gamou où des centaines d’accidents de la circulation sont enregistrés avec des dizaines de morts et plusieurs centaines de blessés.
Avec environ 1,3 million de personnes tuées (25 à 50 millions de blessés) chaque année dans le monde, les accidents de la route constituent la première cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans et la deuxième dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Pis, plus de 90% des décès sur les routes surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Et c’est au niveau des régions Afrique et la Méditerranée orientale de l’Oms que les taux de mortalité sont les plus élevés.
En effet, selon les statistiques de l’Oms, «avec seulement 2% du parc automobile mondial, l’Afrique enregistre 24,1% des victimes de la route». Et suivant les prévisions de l‘Oms, 2.4 millions individus mourront à la suite d’un accident de la route en 2030.
Au Sénégal, les chiffres des Bulletins d’analyse des accidents corporels (Bac) sont effrayants. 350 personnes meurent chaque année à cause des accidents de la route sans compter le nombre de personnes qui en sortent invalides. Rien qu’en 2013, plus 22.000 personnes ont été touchés par ce fléau au niveau national.
De l’avis du Colonel Mamadou Cissé de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, en 2013, les soldats du feu ont «effectué 9203 sorties de secours. Parmi ces sorties sont notés 15 250 blessés et 365 morts». Et, si l’on en croit l’Association nationale des personnes accidentées vivant avec un handicap (Anpavh) entre 2002 et 2013 (soit 11 ans), 41926 cas d’accidents de la route ont été enregistrés, coûtant la vie à 2400 personnes.
Or, la route constitue un enjeu de taille au Sénégal avec environ 99% des déplacements intérieurs de personnes et au moins plus de 95% pour les marchandises. Suffisant pour qu’en perspective du «Maouloud» ou Gamou annuel de Tivaouane, célébré le 3 janvier prochain, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement initie une campagne de sensibilisation sur la sécurité routière des usagers de la route. La cérémonie de lancement a eu lieu hier mardi 30 décembre 2014, dans l’enceinte de la gare routière des Baux Maraichers de Pikine. Cette initiative est d’autant plus d’actualité que tous les jours, plusieurs personnes, des soutiens et responsables de familles sont arrachées à l’affection de leurs parents, proches et amis suite à des accidents de la route qui contribuent largement à l’appauvrissement et à la désolation des familles. Car ils emportent des bras valides, prolifèrent des orphelins, des infirmes, etc.
Les accidents représentent 5% du Pib
Ce qui fait que les accidents coûtent aussi très chers aux pays pauvrex comme le notre parce que représentant 5% de leur Produit intérieur brut (Pib), privant les familles des victimes de revenus, pesant sur les systèmes de santé et gaspillant l’éducation donnée. Pire, la Banque mondiale évalue les pertes économiques dues aux accidents de la route entre 65 et 100 milliards de dollars (45 à 69 milliards d’euros), soit plus que le total de l’aide au développement apportée par les pays riches.
Et, les nombreuses mesures prises par le gouvernement du Sénégal, notamment la mise en place de ralentisseurs au niveau des agglomérations, la multiplication des échangeurs au niveau de certains axes urbains, les campagnes de prévention et de sensibilisation, la mise en place prochaine du permis à points, que des transporteurs rejettent, l’exécution du programme «route safe to school», etc. n’ont totalement pas réussi à endiguer le mal. Pourtant, beaucoup de ces accidents pourraient être évités en respectant certaines règles de sécurité routière, du Code de la route et en évitant les comportements à risque et les principales causes d’accidents de la route.