Le tribunal régional de Kolda a condamné, le mercredi 24 décembre dernier, Boubacar Barry à 10 ans de prison ferme pour complicité de viol collectif, tandis que Ibrahima Barry et Babacar Diop ont été relaxés au bénéfice du doute.
Le verdict est tombé le mercredi 24 décembre dernier vers 11 heures. Boubacar Barry, un des cinq jeunes qui se sont relayés sur la fille Sadio Diao, a été condamné à passer 10 ans derrière les barreaux. La sentence a été accueillie par des applaudissements et des cris de joie, devant le tribunal et à l’intérieur de la salle d’audience. L’affaire avait soulevé une vague d’indignation à Kolda et déclenché un profond débat au quartier Saré Moussa sur les agressions sexuelles. C’est la peine de 10 ans qui était réclamée par le procureur et le tribunal l’a confirmé. Car, la brutalité et la « torture » pratiquées lors du viol, disait le procureur, appelait à appliquer cette décision. « La société n’a aucune clémence envers ces crimes », qui ont « choqué la conscience collective », selon lui.
Au moment du verdict, Ibrahima Barry, né le 10 juillet 1993 à Kolda, un marchand, mécanicien de moto, reconverti en conducteur de moto Jakarta et Babacar Diop, né le 06 octobre 1995 à Dakar, élève en classe de Terminale dans un établissement de la ville, ont fondu en larmes. Tous avaient plaidé non coupable. De son côté, la famille de la victime a exprimé sa satisfaction, affirmant que la justice avait été rendue. Dans les rues et dans les bureaux de la ville de Kolda, tout le monde affirme croire en un fait : ces condamnations sévères serviront probablement d’exemple et de dissuasion pour freiner l’augmentation de ces crimes dans le futur. « Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura un avant et un après ce viol du 17 novembre, et qu’à Kolda, les affaires d’agressions sexuelles ne pourront plus être ignorées par la police et le tribunal, comme avant », a expliqué Moussa Baldé, un vieux âgé de 70 ans, venu assister à cette affaire rocambolesque.
Depuis l’enquête préliminaire jusqu’à la barre du tribunal, Boubacar Barry, né le 03 mai 1995 à Kolda, conducteur de moto Jakarta et demeurant au quartier Saré Moussa, avait soutenu : « J’ai eu des rapports sexuels avec la fille, parce qu’elle m’a proposé d’aller chez moi, à condition que je lui donne 2 000 francs pour la passe. On est tombés d’accord. On a eu un rapport consenti. Après, je lui ai remis les 2 000 francs ». Tandis que Ibrahima Barry et Babacar Diop ont tous balayé d’un revers de main toutes les accusations faites à leur encontre et avaient déclaré : « C’est à la police que nous avons vu cette fille-là ».
Pour rappel, la victime a été amenée de force, aux environs de deux heures du matin, dans une chambre située au quartier Saré Moussa. Elle a été déshabillée et menacée de mort. Prise de panique, elle a obéi à ses cinq bourreaux qui se sont relayés sur elle. Au moment où les cinq voyous lui ont laissé le temps de se reposer et de boire, pour ensuite reprendre leur sale besogne, elle a trompé leur vigilance et pris la fuite, avant d’atterrir au domicile de Aminata Ba, âgée de 54 ans, pour demander secours. C’est la dame qui a appelé ses parents qui sont venus récupérer leur fille, avant de porter plainte contre X. Conséquences : Ibrahima Barry, Boubacar Barry et Babacar Diop ont été arrêtés, tandis que les deux propriétaires de la chambre théâtre du viol, Kalilou et Tidiane, ont pris la fuite.