Dakar, 29 déc 2014 (AFP) - La Cour spéciale qui juge pour enrichissement illicite présumé Karim Wade, ex-ministre et fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, a refusé lundi de lui accorder la liberté provisoire, évoquant un "risque de troubles à l’ordre public et subornation de témoins".
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, cour spéciale) juge "recevable" la demande de liberté provisoire mais la "rejette" en raison notamment de "risque de troubles à l’ordre public" et de "subornation de témoins", a déclaré son président Henri Grégoire Diop à la reprise du procès, qui avait été suspendu le 23 décembre.
Karim Wade n’a encore "été confronté à aucun témoin ni aucun prévenu", a indiqué le président de la CREI, juridiction qui a également rejeté une demande de liberté provisoire d’un "complice" et co-détenu de Karim Wade, Mamadou Pouye.
MM. Wade et Pouye sont les seuls des 10 prévenus dans cette affaire à rester en détention provisoire, selon un avocat de la défense.
De précédentes requêtes de mise en liberté provisoire de Karim Wade avaient déjà été rejetées.
Lundi après l’annonce du nouveau refus, M. Wade, en détention préventive depuis avril 2013 et jugé depuis le 31 juillet, a souri mais n’a pas fait de commentaire.
Plusieurs de ses partisans, en colère après l’arrêt de la CREI, ont ensuite quitté la salle d’audience alors que le procès se poursuivait avec l’interrogatoire de témoins.
Karim Wade est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller puis ministre de son père.
D’après la défense, son patrimoine est d’environ deux millions d’euros, gagnés pour l’essentiel quand il était trader en Europe avant de travailler auprès de son père, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012.
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