Les sujets politiques relèguent pratiquement au second plan la fête de Noël dans la livraison de vendredi de la presse quotidienne, les journaux se faisant surtout l'écho des relations entre le pouvoir, ses soutiens et ses alliés.
Selon Walfadjri, ''la coalition Macky 2012, qui avait porté la candidature de Macky Sall au premier tour de la présidentielle de 2012, risque de connaître une nouvelle scission". "Une vingtaine de leaders mécontents du sort que leur réserve le chef de l’Etat se sont rencontrés cette semaine et menacent tout bonnement de quitter le camp du chef de l'Etat", rapporte ce quotidien.
"Il y a une urgence pour Macky Sall de poser des actes pour dégonfler la grosse boule de colère qui enfle de plus en plus au sein de son parti et de +Macky2012+. Ses +alliés naturels+ ne veulent plus tolérer qu'il les désavoue au profit de ses futurs adversaires", renchérit L'Observateur. Selon ce journal, une fronde prendrait forme autour du président de la République.
"Le torchon brûle entre le Parti socialiste et les partisans de Macky Sall, constate à son tour l'éditorialiste du Témoin quotidien. Après les attaques soutenues de Mahmoud Saleh directeur de cabinet politique du président de la République contre les alliés de Bennoo Bokk Yaakaar, c'est aMacky2012 une galaxie de formations et de personnalités fidèles au président qui prennent le relais avec des diatribes et autres algarades sévères contre le Parti socialiste".
L'éditorialiste du journal note que cette situation est en lien avec "le double ancrage du PS, dans une sorte d'ambivalence", d'autant que cette formation reste certes dans la majorité présidentielle, "instanciée par Bennoo Bokk Yaakaar", la coalition regroupant les soutiens de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel.
Mais, dans le même temps, elle "garde sa liberté d'action et sa trajectoire de parti constitué normalement pour conquérir le pouvoir", alors que la formation socialiste est jusque-là considérée comme l'un des alliés les plus fidèles du pouvoir, sans compter que certains de ses responsables siègent au sein du gouvernement.
Pour ne rien arranger, l'Alliance des forces de progrès (AFP), une autre formation alliée du pouvoir, serait également "dans la tourmente", rapporte Libération et plusieurs autres journaux, revenant sur les dernières contradictions notées au sein du parti du président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse.
Il reste que le Parti socialiste et son secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, avait réaffirmé leut volonté de présenter un candidat de leur parti à la présidentielle de 2017, l’AFP avait annoncé officiellement soutenir la candidature du président Macky Sall, en dépit de contestataires opposés à cette ligne.
"Une frange des jeunes progressistes est montée au créneau pour des cendre en flammes les +rebelles+ de leur formation politique, indiquant que ce sont des voix non autorisées et illégitimes. A ce propos, ces jeunes de Moustapha Niasse leur rappellent que +le débat sur la candidature de l’AFP à l’élection présidentielle de 2017 est définitivement clos", écrit Libération.
"Le gage de loyauté de Niasse divise l'AFP", souligne le quotidien Le Populaire, estimant que cette formation politique se trouve actuellement "dans l'œil du cyclone". "Depuis quelques jours, écrit-il, la position du Bureau politique (BP) du 10 mars dernier, excluant toute candidature issue des rangs de ladite formation, est fortement contestée, notamment par de larges franges des jeunes progressistes".
La Tribune traduit cette situation comme une "guerre ouverte" entre les deux premiers responsables de l'APF, en l’occurrence Moustapha Niasse, son secrétaire général, et Malick Gackou, le numéro deux du parti du président de l'Assemblée nationale. "Guerre à distance entre Moustapha Niasse et Malick Gackou. Si le président de l'Assemblée nationale +veut sacrifier son parti en l'offrant+ à Macky Sall, le numéro 2 de l'AFP est apparemment opposé à cette option", reprend le même journal.
"Maintenant, les jeune se sont appropriés la bataille qui risque d'avoir des prolongations judiciaires", ajoute La Tribune. Mais "Malick Gackou, le successeur logique de Niasse à la tête de l'AFP, n'a pas encore décidé de prendre ses responsabilités, en dépit des fortes voix contestataires qui voient en lui, le recours idéal pour faire face à l'aveuglement", commente-t-il par ailleurs.
Pour le reste, les quotidiens reviennent sur le message délivré par l'archevêque émérite de Dakar, le cardinal Théodore Adrien Sarr, à l'occasion de la fête de Noël. Il a appelé "pouvoir et opposition au calme et à la sérénité" (La Tribune) et prié "pour une paix définitive en Casamance", retient Le Soleil.
Mgr Sarr "milite pour un retour définitif de la paix en Casamance à la place d'un calme relatif, où il n'y a ni guerre ni paix. Il a aussi dénoncé l'idolâtrie de l'argent en appelant pour qu'elle soit combattue", écrit le quotidien national, conforté par Enquête. "Le cardinal dénonce +l'idolâtrie de l’argent+", rapporte également ce journal.
"La célébration de la fête de Noël a été une tribune pour le cardinal Théodore Adrien Sarr pour implorer +les personnes morales à prendre conscience+ et éviter +l'exclusion de l'homme+, et aussi pour mettre en garde les Sénégalais contre +l'idolâtrie de l'argent+", écrit Le Populaire.