L’affaire qui oppose le député de ‘’Bés Du Niakk’’ Ndèye Awa Mbodji au journaliste Ahmed Aïdara est loin de connaître son épilogue. Après l’audition de l’honorable député, le journaliste a fait face aux hommes du commissaire Bécaye Diarra.
Annulée à plusieurs reprises, l’audition du célèbre journaliste de la radio Zik Fm et de la Sen Tv, préposé à la revue de presse, a eu lieu hier en fin d’après-midi. Elle a duré plus de deux tours d’horloge. Selon nos informations, le très loquace animateur de l’émission ‘’teuss’’, qui a été doux comme un agneau, lors de son interrogatoire, s’est bien défendu. Et durant son face-à-face avec les hommes du commissaire Bécaye Diarra, les questions ont tourné autour de ses différentes déclarations faites lors de l’émission qui lui a valu la plainte.
Très courtois et sûr de lui, Ahmed Aïdara s’est montré très ‘’convaincant’’ et a tenté de répondre à toutes les questions qui lui ont été posées, avec ‘’aisance et précision’’. Nos sources révèlent qu’il a maintenu tous les propos, et dans les moindres détails, qu’il a tenus lors de l’émission diffusée le 11 novembre dernier. Son collègue Mansour Diop, également visé par la plainte du député pour avoir, selon les termes de Mme Mbodji, «cité (s)on nom à l’antenne», sera entendu aujourd’hui dans l’après-midi, sauf changement de dernière minute. L'on nous signale aussi que son cas risque d’être plus compliqué, juridiquement parlant, que celui d’Ahmed Aïdara, dans la mesure où le nom de la dame est sorti de sa propre bouche, alors que son collègue s’est limité à des devinettes.
Pour rappel, les propos qui leur valent cette convocation ont été prononcés le jour de la déclaration de politique générale du Premier ministre Mahammed Dionne. Ce jour-là, une altercation a éclaté dans le hall de l’hémicycle, entre le député Ndèye Awa Mbodji et l’employé du groupe D-Medias, Ahmed Aïdara. A l’origine du clash, selon nos confrères de l’observateur, un temps d’antenne réclamé par le député, qui n’a pas apprécié d’avoir été écarté au profit de Baïdy Agne. Le président du conseil national du patronat (Cnp) serait venu après elle. Idem pour sa collègue, Awa Sow, de l’APR. Mais, le boss du CNP aurait été choisi d’autorité par Ahmed Aïdara pour s’exprimer sur les ondes de D-Médias. Ce qui a frustré le député qui a boudé, après un échange houleux avec le journaliste. Mme Mbodj, qui pensait que l’incident était clos, s’en est allée déçue.
Mais dès le lendemain, dans l’émission «Teuss» du mercredi 12 novembre 2014, Ahmed Aïdara est revenu sur l’incident, mettant en garde ses auditeurs et les populations de Guédiawaye contre «ce député agresseur qui, à défaut d’interpeller le Premier ministre sur l’insécurité qui sévit en banlieue, s’est mué en agresseur. C’est une femme belliqueuse. Une traîtresse», a-t-il déclaré. Frustrée et dévastée par de tels propos, qu’elle qualifie dans sa plainte de «lynchage médiatique qui a sali (son) honneur», Ndèye Awa Mbodj s’en est ouverte à son avocat, Me El hadji Diouf, qui lui a conseillé de saisir le Parquet. Egalement, le CORED, l’ARMP et l’employeur d’Ahmed Aïdara, ont été saisis, «sans aucune réaction», s’est désolé le député.