L’archevêque émérite de Dakar, Monseigneur Théodore Adrien Sarr, a invité les fidèles catholiques, dans son homélie, à l’occasion de la messe de Noël, à penser aux victimes de la précarité, citant notamment les ‘’frères et sœurs’’ de Sierra Leone ''condamnés à passer cette fête dans l’anonymat'', par mesure de précaution contre l’expansion de la fièvre Ebola.
‘’Au moment où nous jouissons de tous ces avantages, plusieurs personnes, autour de nous et loin de nous, enfants, jeunes comme adultes, sont victimes de la précarité, qui a pour causes : abandon, prison, invalidité, maladie, guerre, deuil…’’, a dit le Cardinal Sarr Sarr, dans son message dont copie a été transmise à l’APS.
‘’Pensons tout particulièrement à nos frères et sœurs de la Sierra-Léone, condamnés à passer ce Noël 2014 presque dans l’anonymat, par mesure de précaution contre l’expansion de la fièvre hémorragique à virus Ebola’’, a-t-il demandé.
‘’Pensons aussi aux familles des dizaines d’enfants massacrés dans leur école, le 16 décembre dernier, à Peshawar, au Pakistan. Pensons aux multiples enfants enrôlés dans des milices qui s’entredéchirent en Centrafrique, et ailleurs dans le monde’’, a encore dit le chef de l’église catholique sénégalaise
Mgr Sarr, atteint par la limite d’âge, a annoncé, lundi dernier, au cours d’une conférence de presse, qu’il quittait ses fonctions d'archevêque de Dakar. Il est remplacé à ce poste par Mgr Benjamin Ndiaye qui était jusque-là l’évêque de Kaolack.
‘’Ce sont autant de situations déplorables et malheureusement tristes, que nous pouvons associer à celles de tant d’autres personnes, qui vivent ce Noël dans la précarité, l’obscurité, la peur, le désespoir, et la vulnérabilité, à travers le monde’’, a-t-il déploré.
‘’Aujourd’hui, a poursuivi Mgr Sarr, en cette nuit, en fêtant Noël, pensons à tous ceux et celles, qui sont repoussés aux périphéries de l’humain, contraints à se contenter de tentes, d’abris, d’étables, de mangeoires d’animaux’’.
‘’C’est le moment, pour nous et pour eux, pour nous en communion avec eux, de prendre conscience des conséquences nuisibles, pour d’autres hommes, de certaines manières d’exercer le pouvoir religieux, politique, économique, administratif, de certaines manières de vivre l’appartenance à une ethnie, à une culture, à une race, qui transforment les autres en exclus, en parias, en population de bidonvilles’’, a-t-il affirmé.
Selon lui, ‘’c’est le moment de travailler, individuellement et ensemble, à mettre fin à de telles façons de vivre et de faire, qui ont cours dans le monde, en Afrique comme ailleurs, et qui produisent l’exclusion de l’homme’’.