Alarmés par la dégradation de la situation dans l'ex-Jamahiriya, dont ils rendent les Occidentaux responsables, trois chefs d'État africains ont profité du forum sur la sécurité organisé à Dakar pour réclamer une intervention armée de la communauté internationale. À leur tête, le Tchadien Idriss Déby Itno.
Le clairon a sonné à Dakar le 16 décembre, à l'issue du premier Forum international pour la paix et la sécurité en Afrique. Après deux jours de débats et de rencontres informelles entre responsables politiques, militaires, diplomates et chercheurs venus des quatre coins du continent (des coins essentiellement francophones, lire encadré), trois des quatre chefs d'État qui ont participé à la cérémonie de clôture n'ont pas pris de gants pour appeler à une intervention armée en Libye.
C'est d'abord Ibrahim Boubacar Keïta, en boubou blanc et en verve, qui a mis les pieds dans le plat : "Tant que l'on n'aura pas résolu le problème du Sud libyen, il n'y aura pas de paix dans notre région. La communauté internationale doit agir. On parle de la paix du monde, quand on parle de ce qui se passe dans le Sahel."
Le président malien n'est pas allé jusqu'à évoquer une "troisième guerre mondiale", comme l'avait fait le Béninois Robert Dossou, représentant spécial de la présidente de la Commission de l'Union africaine, quelques heures plus tôt dans l'un des ateliers du forum. Mais il n'avait jamais été aussi tranchant sur cette question.... suite de l'article sur Jeune Afrique