Le directeur de l'agriculture, Mamadou Diallo, a révélé mardi que 35.000 tonnes de graines d'arachide correspondant à sept milliards de francs CFA ont été collectées depuis le début de la campagne de commercialisation de cette spéculation, le 9 décembre dernier.
La quantité commercialisée comprend aussi bien des graines ordinaires que des graines écrémées, a-t-il précisé à la presse à l'issue d'une réunion ordinaire sur le suivi de cette campagne de commercialisation.
Concernant les semences certifiées, le volume collecté est de 3.400 tonnes, a-t-il indiqué, relevant que la commercialisation a progressé de 60 % ces derniers jours.
Jeudi, le ministre de l'Agriculture et de l’Équipement rural indiquait en conseil des ministres que 21.853 tonnes d'arachide, dont 2188 tonnes de semences certifiées, avaient été collectées en trois semaines après le démarrage de la campagne de commercialisation.
Le directeur de l'agriculture a toutefois reconnu que la campagne n'avait pas encore atteint sa vitesse de croisière. Mais il a rappelé que celle-ci n'en est encore qu'à sa troisième semaine et peut durer jusqu'à 10 mois, voire plus.
Concernant les réserves émises par les huiliers sur le prix du kilogramme au producteur fixé cette année à 200 francs CFA, Mamadou Diallo s'est montré rassurant en indiquant que "les discussions se poursuivent" pour parvenir à la "solution la meilleure".
Les huiliers n'ont pas encore commencé à acheter les graines, a-t-il dit, estimant que le prix actuel ne leur permet pas de s'en sortir, compte tenu de la baisse du prix de l'huile sur le marché international et du taux de change actuel du dollar.
Par la voix de Cheikh Fall, de l'ex-Novasen, ils ont à nouveau suggéré à l'Etat de subventionner le prix au producteur à raison de 170 francs le kilogramme, pour ainsi créer les conditions permettant de les aider à ne pas vendre à perte.
Selon lui, le seul souhait des fabricants d'huile qui, du reste, n'ont jamais boycotté la campagne, est que l'Etat subventionne le prix au producteur pour leur permettre de démarrer la campagne de commercialisation.
"Il y a un gap qu'il va falloir prendre en charge", a-t-il insisté, assurant que "les huiliers n'ont jamais rompu les fils du dialogue".
"Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, c'est parce qu'on ne peut", a-t-il souligné, tout en souhaitant voir le tonnage collecté connaître une hausse dans les jours à venir.
D'après M. Fall, les 35.000 tonnes collectées sont faibles au regard des 250.000 à 300.000 tonnes que pourraient lever les huiliers.