Après un premier succès, la deuxième édition des Doctoriales de l’Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Edjpeg) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) s’est terminée hier, après cinq jours d’intenses échanges.
Il y a surtout cette volonté de faire découvrir la vitrine des doctorants de l’Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Edjpeg) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), exposer les résultats de leurs recherches et vanter leurs mérites aux potentiels employeurs qui ne manqueraient pas d’être séduits par leurs travaux. L’idée est de prévoir pendant une semaine d’intenses échanges entre doctorants, docteurs, universitaires, employeurs. La deuxième édition des Doctoriales prévue dans la période du 15 au 19 décembre 2014 s’est clôturée hier. Elle a mis à contribution les doctorants en sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion, déjà avancés dans leur travail, et aux jeunes docteurs qui ont soutenu leur thèse de doctorat après le 1er janvier 2012. Sur le site de l’école doctorale, les termes de référence sont clairs : «Les Doctoriales se veulent, pour les doctorants et docteurs, un temps de réflexion sur leurs compétences et leurs projets professionnels, et un lieu d’échanges avec les différents acteurs du monde socio-professionnel. Les doctorants peuvent ainsi expliciter la diversité de leurs compétences et les acteurs économiques exposer leurs réalisations et leurs besoins. Ils prennent également conscience des atouts de leur formation par la recherche de la richesse et la diversité de la vie des acteurs économiques. Afin de rapprocher les doctorants et leur permettre de travailler ensemble, les Doctoriales se déroulent pendant une semaine où des travaux en équipe seront organisés.»
Il s’agit là pour l’université de chercher d’une part à faire connaître auprès des entreprises et institutions locales et régionales les expertises et le savoir-faire de ses doctorants et de ses laboratoires de recherche. D’autre part, les Doctoriales ont vocation à permettre aux acteurs du monde économique concernés par et impliqués dans la recherche appliquée d’avoir une meilleure vision des travaux de thèse menés à l’université et des moyens de recruter des chercheurs. Pour cette édition, les universitaires ont décidé de réfléchir sur le thème «Innovation et créativité». Selon le Pr Joseph Cabral, Directeur de l’école doctorale, «c’est une demande qui a, effectivement, toujours été là». Il poursuit, confiant au site seneplus.com : «Nous avons eu un retard à l’allumage et c’est une bonne chose qu’une compétition vienne de la part du segment supérieur. Si vous regardez comment on s’organise avec le comité scientifique et le comité d’organisation, nous essayons de mettre l’accent sur ce qui ne va pas dans l’accompagnement des étudiants en doctorat. Et nous tâchons d’apporter des orientations jusqu’à leur sortie. Ils ont un problème d’employabilité, les fondamentaux sont là, mais il reste cette petite touche pour qu’ils soient compétitifs sur le marché du travail. Ça se joue sur de petits leviers. La communication est primordiale à ce niveau et nous l’avons intégrée. Il s’agit de voir comment faire pour convaincre, sortir de son coin, aller vers le reste de la communauté scientifique. Lorsque je veux aller vers le marché, il faudrait que j’aie une idée du bilan de ce que j’ai comme acquisition cognitive. La façon de se vendre pour s’insérer professionnellement n’est pas trop travaillée à l’université.»
Miser davantage sur la communication
Le programme qui a prévalu pendant ces cinq jours surtout a insisté sur la dimension communicative des Doctoriales. Pour cette édition, les acteurs ont voulu insister davantage sur la vulgarisation des résultats des recherches, mais surtout sur l’interpénétration entre chercheurs et acteurs du monde de l’emploi. Le lundi 15 décembre, les doctorants ont exposé leurs posters à la Place de l’Indépendance. L’école doctorale a également insisté sur la présentation des travaux des doctorants et docteurs. Le mardi, des sessions parallèles de présentations des doctorants sont au menu. Les doctorants qui avaient auparavant fait parvenir leur texte de présentation ainsi que le résumé de leur communication ont exposé leurs travaux devant un jury composé de pointures des facultés. Ce jury évalue les recherches, la pertinence des thèmes et réoriente au besoin les doctorants.
Dans le même ordre d’idées, la présentation des travaux de laboratoire à été au menu. Pour le Pr Joseph François Cabral, le rôle du chercheur est capital : «Il y a deux rôles qui sont assez importants. Le chercheur doit concourir à faire en sorte que la science avance, repousser tout le temps les frontières de la connaissance. Le chercheur doit aussi pouvoir aider à la prise de décision, ce qui concourt à améliorer le progrès de la liberté. Ces deux rôles sont assez fondamentaux. Lorsque vous regardez le passage de la physique avec Newton, à la science aéronautique et spatiale, vous constaterez que des progrès immenses ont été faits. Aujourd’hui, nous en sommes à communiquer avec le cellulaire. Nous ne savons pas toute la somme des efforts consentis pour repousser tout le temps la frontière des connaissances afin de nous rendre la vie aussi facile.»
Cette deuxième édition des Doctoriales a également été placée sous le sceau de l’ouverture. Celles-ci, initialement réservées aux doctorants de l’Edjpeg, ont accueilli cette année des équipes venant de l’école doctorale des Maths et informatiques appliquées. Elles ont aussi enregistré la présentation lors des sessions parallèles de travaux de quelques doctorants invités venant des autres universités sénégalaises travaillant sur les mêmes champs disciplinaires. Le Pr Cabral, s’inscrivant dans les perspectives futuristes, pousse les initiatives plus loin : «Ma feuille de route sur les trois années est articulée autour de deux objectifs : mettre en place un cadre de recherche qui soit assez stimulant pour que les collègues aient envie de venir, mais aussi un dispositif de formation doctorale qui soit le plus optimal en innovant, en cherchant des praticiens qui viennent en dehors de l’université et en repérant les personnes ressources qui peuvent nous permettre de corriger ce que nous avons comme défaut. Derrière, il y a des instruments qui permettent de réussir plus facilement. C’est le cas de la levée de fonds, car je me rends compte que le financement public est très limité. Il faudra mettre en place des infrastructures et des équipements assez adéquats pour l’école et le laboratoire qui constituent les éléments du puzzle de l’école doctorale. Nous travaillons à rendre plus visibles nos thèses et les articles publiés par nos doctorants. On veut rendre visible l’école doctorale en mettant en place un dispositif de communication, mais également une plate-forme avec un site web.»