Les consommateurs et transporteurs sénégalais ont jugé « insuffisant » le niveau de baisse des prix du carburant applicable ce samedi.
Cette appréciation fait suite à la présentation au conseil national de la consommation (CNC) des nouveaux tarifs des hydrocarbures au Sénégal présenté par M. Pape Alassane Dème secrétaire permanent du Comité national des hydrocarbures (CNH).
Selon lui, le prix du litre du super carburant connait une baisse de 94 FCFA, passant de 889 FCFA précédemment à 795 FCFA à partir de ce 20 décembre 2014.
L'essence ordinaire connait une baisse de 87 FCFA, passant de 852 FCFA à 785 FCFA et alors que l'essence pirogue se retrouve avec une diminution de 100 FCFA par litre à 597 FCFA. Le pétrole lampant connait aussi une baisse de 113 FCFA par litre à 520.
La baisse du gaz-oil se situe à 102 FCFA à 690 FCFA. Quant au gaz butane, la bouteille de 6kg (plus utilisée par les consommateurs) connait une baisse de 420 FCFA à 3.280 FCFA.
« Nous sommes surpris de voir que le prix du carburant au Sénégal ne soit pas au même niveau que le Mali et le Niger alors que notre pays possède un port et une raffinerie », affirme M.Thierno Diouf secrétaire général de l'Union des transporteurs routiers du Sénégal.
« Les transporteurs Sénégalais ne sont pas compétitifs face à leurs homologues Maliens et Ivoiriens qui achètent respectivement le carburant à 625 FCFA et 630 FCFA », a-t-il ajouté
Quant à M. Momar Ndao président de l'association des consommateurs sénégalais (ASCOSEN), il a plaidé pour une péréquation du prix du gaz butane.
Son souhait est de faire profiter des prix bas du gaz en vigueur à Dakar, les consommateurs des localités de l'intérieur du pays qui achètent plus cher le produit du fait du différentiel du transport.
Au passage, il a déploré l'absence de concurrence au niveau des distributeurs d'hydrocarbures qui appliquent tous les prix plafond.
En réponse à ces interpellations des consommateurs et transporteurs, Mme Maïmouna Ndoye Seck Ministre de l'énergie estime que la différence de tarification entre le Sénégal et les autres pays voisins vient de la politique fiscale de l'Etat qui doit financer l'économie.
« On ne peut pas s'arrêter à la comparaison des prix pétroliers. Le niveau de développement économique et social du Sénégal par rapport aux pays voisins est aussi à prendre en compte », soutient Mme Seck.
Selon elle, le Sénégal est plus proche de la Côte d'Ivoire en termes de niveau de développement économique que des pays comme le Mali ou le Niger.
Quant à l'impact éventuel de la baisse du prix des hydrocarbures sur celui de l'électricité, Mme Seck affirme que cet impact doit d'abord permettre de supprimer la subvention de l'Etat à hauteur de 20%.
« Une fois cette subvention terminée, les économies supplémentaires serviront à baisser les coûts de l'électricité », ajoute Mme Seck.