Dans un communiqué reçu hier à notre rédaction, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi), par la voix de M. Min Zhu, directeur adjoint et président par intérim, a signalé que les retombées de l’épidémie d’Ébola ont pesé sur la croissance du Sénégal malgré la stabilisation macroéconomique et la lenteur des réformes structurelles ayant conduit à une croissance inférieure à la moyenne. Il pourrait ainsi accroître le déficit de 0,3% du Pib durant l’année 2015.
Le directeur adjoint du Fmi, M. Min Zhu qui s’exprimait à l’occasion la huitième revue des résultats économiques obtenus par le Sénégal dans le cadre du programme appuyé par l’instrument de soutien à la politique économique (Ispe), a annoncé que l’élan de la réduction de la pauvreté au Sénégal a souffert des retombées de l’épidémie d’Ebola et des différents chocs exogènes qui ont aussi pesé sur la croissance.
Il a signalé que « les retombées de l’épidémie d’Ébola pourraient accroître le déficit de 0,3 % du Pib en 2015 », même s’il soutient que « les autorités restent déterminées à ramener le déficit budgétaire à 3 % du Pib à moyen terme, soit l’objectif fixé par l’Uemoa».
Même s’il a tenu à « féliciter les autorités d’avoir préservé la stabilité macroéconomique, poursuivi l’assainissement des finances publiques et mené à terme le programme appuyé par l’ISPE », il n’a pas manqué de relever que « la lenteur des réformes structurelles a conduit à une croissance inférieure à la moyenne et languissante ».
Pour lui, indique le communiqué, « la réduction de la pauvreté en a souffert ». D’ailleurs, il a signalé qu’en cette année 2014, « des chocs exogènes, dont les retombées de l’épidémie d’Ébola, ont pesé aussi sur la croissance ». M. Min Zhu n’a pas manqué de relever les perspectives du gouvernement sénégalais pour remettre les choses en l’état.
«Pour sortir du piège croissance faible/pauvreté élevée, le gouvernement a mis en place un programme ambitieux (« Plan Sénégal Émergent », Pse). Le Pse offre une occasion unique de créer les conditions d’une croissance généralisée et solidaire qui fera du Sénégal un pays émergent ». Toutefois, il a tenu à révéler que « l’objectif d’une croissance annuelle de 7 à 8 % est réalisable à moyen terme, mais exigerait d’élargir, d’approfondir et d’accélérer les réformes structurelles ».
Le patron du Fmi dans notre pays a également fait des recommandations dans un souci de rationalisation des investissements publics. « Il convient de contenir la consommation publique pour créer l’espace budgétaire nécessaire pour mettre en place les dépenses sociales et les projets prévus dans le Pse. Il est nécessaire d’améliorer considérablement le cadre réglementaire et la gouvernance, ainsi que la qualité et l’efficacité des investissements publics », a-t-il laissé entendre.
Le directeur adjoint du Fmi a signalé que « la loi de finances 2015 vise une nouvelle réduction du déficit, à 4,7 % du PIB, soit un objectif moins ambitieux que les 4,0 % prévus précédemment ».