Le Forum international de Dakar s’est voulu informel mais riche en échanges. Après trois plénières et 10 ateliers thématiques, les participants ont passé en revue l’architecture sécuritaire de l’Afrique et les solutions à apporter pour plus de stabilité. La prévention a, à plusieurs reprises, été brandie comme meilleur rempart.
L’appel à une harmonisation des efforts devant les menaces a encore été lancé lors du dernier panel du Forum international sur la paix et la sécurité. Autour du thème «Mieux anticiper, mieux gérer : Débat sur la prévention et les leçons apprises des crises récentes», les intervenants ont tous souligné cette nécessité. Le conseiller du Premier ministre éthiopien, Reda Getachew, a mis en exergue un des principaux problèmes : «Nous avons les mêmes problèmes mais pas la même lecture.» Citant un exemple concret, il raconte que les tensions dans l’est de l’Ethiopie ont été calmées, non pas par la force de l’Armée, mais par la coopération de celle-ci avec les populations. Adama Dieng des Nations-Unies a invité, pour sa part, à passer des discours à l’action. «La prévention a besoin de tout le monde», a-t-il déclaré. Mais pour faire de l’anticipation, il faut remonter très loin vers l’histoire, a partagé le directeur exécutif de «Futurs Africains», et parvenir à une intégration plus poussée. Alioune Sall a soutenu qu’il faut «re-conceptualiser le concept de sécurité». Pour lui, l’Afrique ne va pas forcément passer par les mêmes étapes que l’Occident pour se développer. Parvenir, maintenir une stabilité dans la région seraient le meilleur moyen d’attirer les investisseurs, si l’on en croit le témoignage de l’ambassadeur japonais. Rappelant l’agression de 10 de ses compatriotes dans une entreprise privée, Takashi Kitahara a informé que le secteur privé de son pays est prêt à venir mais seulement si la sécurité est garantie.
Pour lui, il faut éradiquer le problème par la source. Les chefs d’Etat, qui ont assisté à la cérémonie de clôture de cette rencontre, que le Sénégal veut annuelle, ont eu les mêmes préoccupations. Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Idriss Déby du Tchad, Mohamed Ould Abdel Aziz de la République islamique de la Mauritanie et l’ancien Président du Nigeria, Olesegun Obasanjo, aux côtés de leur homologue du Sénégal, ont appelé à plus d’intégration dans la lutte contre le terrorisme qui ne connaît plus de frontières. Ils n’ont pas, non plus occulté, la nécessité d’améliorer la bonne gouvernance afin de permettre aux populations d’avoir accès aux services sociaux de base et ainsi barrer la route aux Jihadistes qui recrutent dans les populations désœuvrées.