Le médiateur de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Sud), Nouha Cissé, a soutenu lundi que ‘’le radicalisme protestataire’’ des étudiants et de l’administration rectorale menace l’exercice des libertés consacrées par les franchises universitaires.
‘’Nous constatons, à l’épreuve de la pratique, que les belles règles de conduite communément acceptées, car discutées, sont souvent malmenées par un radicalisme protestataire qui menace l’exercice des libertés jusqu’ici consacrées par les franchises universitaires’’ a-t-il dit.
M. Cissé s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture de renforcement de capacités des représentants des étudiants en leadership.
Le médiateur a fait remarquer qu’il ne lui vient pas à l’esprit de se faire l’avocat de compromissions, rappelant que ''c’est aux antipodes de l’université qui par sa nature est ‘’un espace de libération de l’opinion par la liberté d’expression et de confrontation d’idées’’.
‘’Toutefois les règles communément partagées doivent encadrer et guider l’action revendicative pour la négociation et non pour la lutte dans une acception guerrière’’, a estimé Nouha Cissé, historien et ancien proviseur du lycée Djignabo de Ziguinchor.
‘’Etudiants et administration rectorale y vont souvent de leur pulsion, sacrifiant quelquefois l’essentiel à l’autel de la cause comme si celle-ci est à l’exclusion de toute autre’’ a-t-il dit.
''A cet égard, a-t-il poursuivi, l’excès peut conduire à des dérives fort regrettables, renvoyant à l’opinion une image brouillée de l’université, singulièrement des étudiants’’.
D’après lui, ‘’la logique revendicative est à dissocier de toute forme de vandalisme normalement étranger au milieu universitaire’’.
Le médiateur de l’université Assane Seck a émis le souhait que ce séminaire de capacitation des leaders étudiants soit ''un exercice assez original dans le mode de gouvernance des universités du Sénégal’’.
Le recteur Kéba Courfia Diawara a assuré que son institution ne ménagera aucun effort pour que ce séminaire soit à jamais inscrit dans l’agenda de l’université Assane Seck.
Le Pr Diawara a pris l’engagement que ‘’les toutes les revendications des étudiants posées à temps seront examinées dans la plus grande attention et réglées si les moyens le permettent’’.
Le président de l’Amicale des étudiants, Mamadou Saïdou Aïdara, soutenu que c’est le bien-être de l’étudiant qui était menacé lors des perturbations notées l’année dernière dans les universités sénégalaises.
Il a pointé du doigt l’absence de communication entre les étudiants et les autorités universitaires lors des grèves de l’année précédente, relevant que l’opposition des forces ne militait pas en faveur d’une négociation entre les deux parties.