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Le Quotidien N° 3559 du 13/12/2014

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Succession et candidature : Les ingrédients d’une «guerre de sécession»
Publié le lundi 15 decembre 2014   |  Le Quotidien


Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Wade réaffirme ses accusations envers le frère du président Sall
Dakar, le 27 Novembre 2014 - L`ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s`est exprimé sur la sommation interpelative qui lui a été adressée. Il a réaffirmé ses accusations envers le frère du président.


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Petit à petit, Karim fait son nid de candidat à la tête du Pds et à la Présidentielle. Son père l’y aide ; Babacar Gaye et d’autres aussi. Mais les dernières sorties de Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïda Mbodj ou encore Pape Diop, qui entrebâille la porte du retour, augurent une bataille fratricide. Sans merci. Et dans cette guerre de succession, le Pds risque une «guerre de sécession».

La flamme du Fpdr rallume le Pds
Le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) est un formidable instrument de résurrection pour le Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a su remobiliser un parti dispersé par des tendances internes, bloqué par des ambitions croisées. Sans le meeting du 21 novembre, il aurait été difficile de trouver un cadre propice pour espérer des retrou­vailles libérales comme le souhaitent les plus incertains du bataillon des frères d’armes. Pape Diop aurait-il été motivé au point, non seulement d’entrouvrir le portillon du retour, mais aussi d’appeler Idrissa Seck à revenir aux côtés de Wade ? «Quelles que soient les vicissitudes du mo-ment, il arrivera un jour où nous nous retrouverons. Je demande à notre frère Idrissa Seck, un Libéral, de revenir autour de Me Wade pour qu’en 2017 nous reprenions le pouvoir», avait déclaré le leader de la Convergence démocratique/Bokk gis gis, dopé par la foule de l’Obélisque qui réclamait son retour.

Pape Diop n’a pas le même gis gis (point de vue)
Pape Diop n’ignore pas que les «vicissitudes du moment» sont encore têtues. Et le choix de Omar Sarr à son détriment pour diriger la liste du Pds aux Législatives de 2012 et pour le poste de coordonnateur national est encore frais. C’est, au fond, la guerre de succession de Wade qui s’était posée. Qui se pose encore aujourd’hui avec acuité. Pape Diop semble suspendre son retour à la place que Wade lui offrirait dans le dispositif libéral. L’ex-président du Sénat n’est pas encore au Pds, mais a un œil sur Karim Wade que le père a élu «seul adversaire de Macky Sall en 2017». A Touba pour les besoins du magal, il dit : «Il serait bien plus judicieux que le candidat des Libéraux, si retrou­vailles il y a, soit choisi sur la base d’un consensus. Déjà, beaucoup de gens se sont déclarés candidats pour 2017.» Ces «autres», c’est aussi l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye ou encore lui-même. «Je serai candidat moi-même à la Présidentielle de 2017», s’est-il signalé. Une façon de répondre à Babacar Gaye qui appelle ses frères de parti à être «conséquents» en convoquant un «congrès extraordinaire» pour faire de Wade-fils leur candidat en 2017 ?

Ndéné a un problème avec «le gosse»
Souleymane Ndéné Ndiaye avait anticipé sur le vœu de Babacar Gaye. «Quoi qu’on dise, le Pds appartient à Me Abdoulaye Wade, et je sais qu’il réfléchit sur sa prochaine restructuration. Et il sait, et je le lui ai dit, que je suis candidat à sa succession à la tête de la formation où je milite depuis 1974», disait-il. Pas seulement. Il est aussi candidat à la Prési­den­tielle de 2017 puisque son «ambition», soulignait-il, c’est de succéder à son «ami» Macky Sall. Si Ndéné concède que «le Pds appartient à Me Wade», la menace Karim l’oblige à lancer un avertissement au secrétaire général. C’est le sens de sa sortie à l’émission Sen Jotaay de Sen Tv il y a deux semaines : «Abdoulaye Wade ne peut choisir ni son fils ni personne d’autre.»
Le cas Karim devient de plus en plus sérieux au sein du Pds. Il est un potentiel successeur de son père à la tête du Pds par le «capital-sympathie» qu’il récolte de son séjour carcéral, comme l’autre «fils», Idy, qui en a profité en 2007. Quand le parti mobilise, c’est pour le défendre et dénoncer son emprisonnement pour enrichissement illicite présumé. L’on peut reprocher au porte-parole du Pds d’être allé trop vite en besogne, mais Karim ne manque pas d’atouts pour réclamer le Pds et viser la Présidentielle. Souleymane Ndéné Ndiaye ne le nie pas : «Ce qui est arrivé à Karim (Ndlr : son emprisonnement) a dû peut-être convaincre certains Sénégalais que le régime a peur qu’il soit candidat en 2017.» Il le dit, mais n’en est pas convaincu. C’est que le dernier directeur de campagne de Wade avait déjà été clair avant de monter au 9ème étage du Building administratif. Il disait dans un entretien avec Weekend Magazine en 2008 : «Moi, derrière ce gosse de Karim Wade ? Jamais !» Il avait le «don» d’être le seul à avoir le cran de dire tout haut ce que, certainement, d’autres disaient tout bas. Surtout sur un homme déclaré «œil» et «oreille» de son père de Président, «faiseur» et «défaiseur» de ministres.

Aïda Mbodj, le leader de And, andul ak Babacar Gaye
Elle est aujourd’hui la femme la plus en vue au sein du Pds. Aïda Mbodj a acquis sans doute son grenier électoral grâce à Wade qui l’avait promue ministre de la Femme et pendant longtemps. Son initiative par la caution présidentielle avait bien sûr séduit le candidat des Fal2012, mal barré face à une opposition déterminée à l’empêcher d’obtenir un troisième mandat. Mais l’ex-maire de Bambey et député a récupéré des mains de Awa Diop, dans les faits et pour son poids politique, la présidence des femmes libérales. Aïda Mbodj a sauvé les Libéraux aux dernières Locales en raflant sa commune et son département face à des ténors du parti au pouvoir : son frère Pape et les ministres Pape Diouf et Mor Ngom. Sa position de présidente du Conseil départemental de Bambey étoffe sa légitimité et lui confère une voix autorisée.

«Dévolution démocratique» oui, «parachutage» non
Une première fois, elle assène ses vérités à «la seule constante» : «Que Wade nous édifie sur sa succession. Il avait dit qu’après les élections locales, il va parler. Jusqu’à présent, nous attendons. Il faut qu’il organise la dévolution démocratique du poste de secrétaire général du Pds. Qu’on organise des Primaires pour que ceux qui sont intéressés par ce poste se signalent et qu’on tienne un congrès.» En clair, «dévolution démocratique», c’est le contraire de cette «dévolution dynastique» re­doutée un temps à la tête de l’Etat parce qu’il se susurrait que le fils, Karim, était sur les plans du père. Une seconde fois, c’est la plus récente de Aïda Mbodj : «(Wade) doit organiser une élection transparente pour permettre aux militants de choisir librement leur secrétaire général. Car ce sont les militants qui doivent choisir leur leader au niveau du parti (…) Celui qui est le plus représentatif et reconnu comme tel doit diriger le parti. Les autres doivent accepter et se ranger derrière lui pour le bien du parti. Nous devons agir en démocrate.» Une réplique à Babacar Gaye pour dire, comme son mouvement, And (partager) qu’elle ne peut partager son avis.

Guerre de succession ou «guerre de sécession»
Sauf que la nature a horreur du vide puisqu’après Wade, il n’y a personne. Rien. Si ce n’est que Omar Sarr, légitime pour être l’un des rares Libéraux à fidéliser sa base, mais qui boite avec un charisme presque fuyant. Déjà, en tant que coordonnateur, il peine à faire l’unanimité autour de lui. Et son patron en est conscient. Dans l’entretien qu’il avait accordé au journal Le Monde à la veille de son retour au Sénégal en avril dernier, Abdoulaye Wade disait : «Le Pds est dispersé du fait de l’absence d’un leader capable de fédérer tout le monde.» Et ce «leader» à qui il avait confié les rênes du parti, c’est Omar Sarr, coordonnateur national. Va-t-il accepter de porter un autre numéro que le numéro 2 que lui a donné Wade, qu’il confirme en rempilant à la tête de la mairie de Dagana ?
Dans tous les cas, le Pds court le risque d’une guerre fratricide qui le décomposera davantage après les menées solitaires et les transhumants qui l’ont dégarni. Que feront Sou­leymane Ndéné Ndiaye et les autres ? C’est là le risque d’une séparation à la «guerre de sécession» entre d’éventuels perdants et le Pds ou Wade.

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