Le réalisateur russe Ivan I. Tverdovsky a remporté l’Etoile d’Or, le Grand Prix de la 14e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM, 5-13 décembre), pour son film "Correction Class", qui traite de la scolarité des handicapés.
Le lauréat, absent lors de la cérémonie officielle de clôture tenue vendredi soir, pour cause de tournage, a envoyé une vidéo dans laquelle il remercie les autorités du FIFM. Il a promis de venir l’année prochaine présenter son nouveau film.
Dans "Correction Class", primé parmi 14 autres longs métrages, Tverdovsky met principalement en scène Lena, une brillante adolescente pressée de retourner à l’école après des années de déscolarisation. Elle rejoint une classe adaptée aux élèves atteints de troubles physiques ou mentaux.
A la fin de l’année, chacun doit se présenter devant une commission déléguée, qui évalue son aptitude à poursuivre ses études dans une classe dite normale. Pourtant, les enseignants ne semblent ni chercher à motiver leurs élèves, ni à les aider à progresser, allant même jusqu’à calmer les ardeurs de Lena lorsqu’elle prétend vouloir aborder des sujets plus complexes.
La jeune fille réussit néanmoins à s’intégrer dans la vie de l’école, mais le bonheur qu’elle affiche avec Anton, l’un de ses camarades de classe, n’est pas du goût de tout le monde. Ni sans conséquences…
Le jury, présidé par la Française Isabelle Huppert, a décerné le Prix du jury au Suisse Simon Jaquemet, un film de violence et de destruction consacré à une bande de jeunes, dont l’acteur principal envoyé dans une ferme pour quatre mois de travaux forcés, à la suite d'une fugue.
Il y retrouve d’autres jeunes qui lui imposent leur loi, enfermé dans une cage pour chien par d’autres adolescents violents et agressifs, sur qui le fermier a perdu toute autorité.
Le Prix de la mise en scène est allé à l’Indien Aditya Vikram Sengupta, dont le film "Labour of Love" traite de l’ordinaire, sur un mode lyrique, d’un homme et d’une femme entraînés malgré eux dans la spirale de la récession, dans les environs de Calcutta. Un couple au quotidien uniquement rythmé par le travail, les tâches domestiques, les longs moments d’attente dans le silence d’une maison vide.
Le Prix d’interprétation féminine est allé à la Française Clotilde Hesme, pour son rôle de Nadia, la mère de Victor qui ne connait rien à la musique alors qu’il intègre l’opéra de Montpellier, où il va rencontrer un père qu’il n’a jamais connu.
Benjamin Lutzke, acteur principal de Chrieg, a remporté le Prix d’interprétation masculine. Il jouait son premier rôle au cinéma.
"Choisir, c’est parfois renoncer (…) mais tous les films que nous avons suivis vont rester dans nos mémoires", a déclaré la présidente du jury, Isabelle Huppert, peu avant la remise des trophées aux lauréats.
Les différentes projections ont été l’occasion de "voyages assez incroyables" tout au long du FIFM 2014, des voyages "toujours passionnants", à travers une diversité de pays et de cultures, a commenté Isabelle Huppert.
"L’amour du cinéma est si fort ici au Maroc", a-t-elle dit, saluant la grande participation du public, qui a accompagné les projections. Elle a remercié la famille royale du Maroc pour le soutien apporté au septième art, notamment à travers la compétition Cinécoles, qui est dédiée aux cinéastes en herbe.