Tambacounda, 6 jan (APS) - Le mot d’ordre de grève de 48 heures (lundi et mardi) décrété par le SAEMSS/CUSEMS pour protester contre la suspension des salaires de quelque 12.000 agents de l’Etat, dont notamment des enseignants, a été bien suivi à Tambacounda, a indiqué le secrétaire général régional de cette formation syndicale.
‘’On peut dire qu’on est à 100%. Le mot d’ordre a été bien suivi par les collègues, que soit à l’élémentaire au moyen ou au secondaire’’, a indiqué Souleymane Fickou à l’APS.
‘’Ce mouvement d’humeur est lié au fait qu’à la fin de ce mois de décembre, plus de 12.000 agents sont considérés par l’Etat comme étant fictifs, alors que la plupart d’entre eux sont bien là et sont à leur poste’’, a expliqué M. Fickou.
‘’A Tambacounda, la grève concerne tous les syndicats (d’enseignants) parce que les secrétaires généraux des différents syndicats, le SELS, le SELS authentique, le SUDES, le SAEMSS/CUSEMS s’étaient réunis hier dimanche pour évaluer la situation’’, a-t-il dit.
‘’A la sortie de cette réunion [du cadre unitaire], nous avons jugé nécessaire de soutenir moralement nos collègues victimes de cette suspension de salaire’’, a ajouté le responsable syndical.
’’Au-delà des 48 heures, un temps d’attente sera marqué, pour voir si les agents ont reçu leur rémunération. Une réunion est prévue samedi pour déterminer la suite à donner au mouvement. Aux dernières informations certains d’entre eux commencent à rentrer dans leurs fonds’’, a-t-il cependant relevé.
Souleymane Fickou a qualifié cette suspension de salaire d’ ‘’injuste’’, dès lors qu’il était possible, avant de la mettre en application, de convoquer les personnes concernées pour qu’elles produisent les pièces justificatives requises.
Il a déploré le ‘’choc moral’’ infligé aux travailleurs frappés par cette mesure, étant donné que des familles entières ne comptent que sur ces ‘’maigres salaires’’. A ce ‘’choc’’, s’ajoute le ‘’calvaire’’ qu’ont vécu les agents ‘’victimes’’ de cette décision, qui sont tenus de faire le déplacement jusqu’à Dakar où les attendent des ‘’files indiennes’’ devant le Trésor ou l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE).
‘’Nous demandons à l’Etat d’arrêter son dilatoire, parce qu’il y a des questions sérieuses qui sont sur la table’’, a martelé le secrétaire général de la section régionale du SAEMSS/CUSEMS.
Il a relevé qu’après avoir répondu favorablement à l’appel à un ‘’sursaut national’’ pour sauver l’année scolaire 2012, les syndicats d’enseignants n’ont eu droit qu’à des ‘’farces’’, puisqu’aucune de leurs revendications n’a encore été satisfaite.
‘’L’année dernière encore, nous avons fait un sacrifice contre la promesse que durant les vacances le protocole d’accord portant sur les 11 principaux points de revendications de notre plateforme sera signé’’, a-t-il poursuivi. ‘’A ce jour, ce protocole n’a pas été signé’’.
‘’Au lieu de s’attaquer à ces problèmes, ils veulent nous divertir et nous n’allons pas tomber dans leur piège’’, a-t-il dit, avertissant que ‘’si ce protocole d’accord n’est pas signé, l’année scolaire 2013-2014 sera très mouvementée’’.