Abdoulaye Camara ne se mêlera plus d'histoire qui ne le concerne pas. C'est en tout cas l'assurance qu'a donné son avocat au juge, au moment de sa plaidoirie. Poursuivi pour coups et blessures volontaires, il a vite reconnu les faits qui lui ont été reprochés. D'un air calme, il a expliqué au juge qu'il ne voulait pas faire mal à la partie civile lorsqu’il est intervenu dans la dispute entre la dame et son neveu.
La victime, Mariama Ba, à son tour, a confié au juge que le jour des faits, elle était partie récupérer un de ses boubous chez son tailleur quand celui-ci a refusé de le lui rendre, sous prétexte que le montant donné n'était pas suffisant. S'en était suivie une dispute au cours de laquelle est intervenu le prévenu.
Le tailleur Abdoulaye Camara a bien essayé de calmer son oncle, mais sa cliente s'est mise à l'abreuver d’injures, au point de l'énerver. Il lui a alors donné un violent coup sur le nez. Cela a valu à Mariama Ba une incapacité temporaire de travail de 45 jours. Munie de son certificat médical, elle s’est dépêchée d’aller porter plainte. Tête baissée, Abdoulaye a confié au juge qu'il a amèrement regretté ce qui s'est passé. «Je ne voulais pas la frapper, mais elle s'est mise à m'insulter alors que je tentais de calmer mon neveu», s'est-il défendu.
Ces regrets n’ont pas empêché le parquetier de requérir l'application de la loi à son encontre. La partie civile a, quant à elle, réclamé 2 millions F Cfa de dommages et intérêts pour, dit-elle, couvrir ses frais d'opération. Devant les aveux et les regrets de son client, l’avocat de la défense Me Samba Thiam a souligné que le comportement de son client, devant la barre, prouve qu'il a énormément regretté son acte. Il a donc demandé la liberté de son client. Et s'agissant de la demande de la partie civile, Me Thiam a laissé entendre qu’ «une égratignure d'un corps humain n'a pas de prix». Abdouaye Camara a fait jusque-là 21 jours de prison. Il sera fixé sur son sort aujourd’hui.