Le Communiqué de la dernière réunion du Conseil des ministres l’effleure à peine, pourtant le sujet est d’importance. Il s’agit, au titre des textes législatifs et réglementaires, de l’adoption d’une loi de finances rectificative (LFR2) de 2014, la dernière de l’objet budgétaire. La formule lapidaire utilisée ne révèle pas l’opération qui nécessite l’adoption de la loi avant la fin de l’année.
En réalité, il s’agit, dans la partie la plus consistante de l’enveloppe, des arriérés à éponger de bourses dues aux étudiants. Il faut savoir que chaque fois que ça chauffe surtout à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’épine…de la bourse n’est pas trop loin. L’Etat a décidé donc de trouver les crédits nécessaires dans le budget lui-même en faisant naturellement des arbitrages, ailleurs. On ne sait d’ailleurs pas le mécanisme qui sera utilisé pour atteindre l’objectif. Une partie de l’enveloppe concerne l’épuration de la dette due aux hôpitaux, dette contractée du fait du système de gratuité des soins instauré par le Président Wade.
Plus de 40 milliards Cfa payés annuellement en bourses
Mais globalement, ce sont les étudiants qui sont le plus concernés par cette loi de finances rectificative décidée sans doute pour baisser la tension dans le milieu universitaire, secoué par de violentes manifestations ces derniers mois. Chat échaudé craignant l’eau froide, l’Etat voudrait sans doute conjurer toute violence à l’entame de l’année 2015. En tout cas, les chiffres semblent bien donner le tournis. Selon des chiffres officiels de l’Etat, les bourses nationales étaient de 12 milliards de francs Cfa en 2008 compte non tenus des 5 milliards de crédits additionnels, elles vont bondir pour atteindre 28 milliards (avec 13,7 milliards en crédits additionnels), en 2014. Le reste concerne les bourses étrangères qui sont aujourd’hui estimées à 7 milliards de francs Cfa.