Le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, n'a pas choisi de fêter son jour de naissance ou ses moments les plus glorieux, mais plutôt la période la plus délicate de sa vie, marquée par des ''sacrifices énormes'' et les ''contraintes les plus impossibles à surmonter'', a déclaré le porte-parole du Khalife général des mourides, Cheikh Bassirou Abdoul Khadre Mbacké.
''Le Magal est une célébration des peines subies par le Cheikh. Il a choisi de céléberer les sacrifices dont il a fait l'objet, plutôt qu'autre chose. L'un des enseignements du Magal c'est aussi de nous rappeler que notre guide religieux a subi tellement de sacrifices avant de connaître la gloire'', a notamment expliqué M. Mbacké.
Le président du Comité d'organisation de la 120 ème édition du grand Magal est longuement revenu sur le sens du magal, en rappelant les différentes étapes qui ont marqué la vie du fondateur du mouridisme.
''Il a rarement vécu libre, si liberté est synonyme de disposer d'un temps pour mener des activités personnelles. Mais il était très libre, si la liberté est considérée comme être toujours en accord avec Dieu et les préceptes qu'il a édictés'', a souligné le porte-parole du Khalife.
Dans un discours prononcé en wolof et empreint de citations coraniques et de Khassidas (poèmes de Serigne Touba), le guide religieux a rappelé les étapes qui ont marqué la vie du saint homme.
''De Diourbel au Gabon en passant par la Mauritanie et plusieurs autres sites et lieux symboliques, Serigne Touba a toujours vécu dans le calvaire, dans la difficulté et dans des conditions les plus contraignantes. Il a voulu partagé ces sacrifices avec les disciples à travers cet évènement que l'on appelle le magal'', a insisté Serigne Bassirou Abdoul Khadre.
La communauté mouride célèbre ce jeudi la 120ème édition du magal de Touba, qui commémore le départ en exil (1895-1902) au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, l’une des plus grandes confréries musulmanes au Sénégal.