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Enquête Plus N° 1046 du 10/12/2014

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Départ pour Touba à la gare des beaux maraîchers: En route vers un Magal ‘’menacé’’ par Ebola
Publié le jeudi 11 decembre 2014   |  Enquête Plus


Baux Maraîchers
© aDakar.com par DF
"Baux Maraîchers": Dakar tient sa nouvelle gare
La nouvelle Gare de Dakar a été inaugurée ce lundi. Cette infrastructure devra permettre de moderniser davantage le transport et de permettre une plus grande mobilité des voyageurs. Construite sur un site de 12 hectares, la gare des "baux maraîchers" a coûté 7,5 milliards de fCFA.


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La communauté mouride célèbre demain le ‘’magal’’ de Touba. Dakar se vide de son monde pour y participer malgré la menace Ebola. Du coup, les voyageurs sont sensibilisés contre la maladie. Afin de limiter les risques de propagation.

Entrée principale des Baux Maraîchers. Comme lors de chaque grand événement, la gare routière est très sollicitée par les voyageurs en partance vers l’intérieur du pays. Automobilistes, klaxons, marchands ambulants, calèches…etc. rythment l’ambiance. Tous les véhicules qui sortent de la gare prennent la direction de la route de ‘’Yarakh’’. De ‘’Buntou’’ Pikine à la gare, taxis jaune et noir, véhicules de transport en commun ou particuliers roulent tous en sens unique. Ce nouveau plan de circulation a été établi par l’arrêté n° 211/RD/DP du 05 décembre 2014 pour rendre la circulation fluide et restera en vigueur jusqu’au 11 décembre prochain à 18h. Tout au long de cette route de la Roseraie, des policiers veillent au respect du nouveau plan de circulation en vigueur.

Il est 16h. A l’intérieur de la gare routière, des rabatteurs communément appelés ‘’coxeurs’’ errent dans tous les sens pour intercepter des passagers lourdement chargés de bagages en partance pour le ‘’magal’’ de Touba. Principale destination du jour, le grand voyage se prépare à bon train par les fidèles. Ils ont le choix entre les véhicules ‘’7 places’’ et les bus. Chacun négocie le prix du trajet en fonction de ses moyens financiers.

Terminal A. De nombreuses ‘’7 places’’ alignées par ordre d’arrivée font le plein de clients. Avec des malles et des porte-bagages lourdement chargés, les passagers sont installés sereinement à l’intérieur. Cependant, le prix du ticket est passé du simple au double, il s’élève d’un coup à 7000 francs CFA. Et cela n’est pas du goût de tout le monde. ‘’ Chaque année, c’est la même chose. Il y a toujours une hausse. L’Etat doit prendre des mesures idoines pour lutter contre cela. Ce n’est pas normal !’’ s’exclame l’un des passagers, du nom de Babacar Ndiaye. Toutefois, d’autres voyageurs jugent au contraire cette hausse normale et justifiée. ‘’Qui dit événement spécial dit préparation spéciale. Le prix importe peu pour moi. Tout ce que je veux, c’est arriver à Touba à temps’’, confie calmement Lamine Niang, en tee-shirt blanc, accompagné de l’un de ses amis.

Chez les chauffeurs, l’explication de l’augmentation du tarif est toute simple. ‘’Chaque voiture doit payer un bon de sortie à 2500, contre 550 francs CFA en période normale. On n’est obligé d’élever le prix du ticket qui était vendu à 3500 F CFA’’, justifie le chauffeur Cheikh Mbaye, sans convaincre.

Non loin de là, les guichets font face au terminal A. Dans l’un d’eux se trouve le bureau du service exploitation. Un homme âgé d’environ soixante ans, assis à son bureau, tient une discussion avec l’un de ses préposés. Des nombreux documents lui faisant face sont entreposés sur le desk. Pour ce responsable, l’augmentation du bon de sortie à 2500 F CFA est tout à fait justifiée et répond à un souci de rendre la circulation mois dense que possible. ‘’Les véhicules sont nombreux. Nous n’avons pas le temps de peser ou d’estimer les bagages. Pour accélérer les départs, nous avons décidé d’appliquer un taux forfaitaire de 2000 F CFA pour les bagages, en plus de la redevance qui s’élève à 550 francs CFA’’, informe le coordonateur du bureau de l’exploitation, Khalifa Guèye.

17h. Nous sommes au terminal B. Quelques bus déjà remplis s’apprêtent à sortir de la gare routière. A la différence du précédent endroit, il y a plus de monde. Les bus sont les plus prisés par les pèlerins. Mais ici encore, on constate les mêmes problèmes, avec une hausse du prix du ticket vendu à 4 000 contre 2 000 francs CFA. Selon, l’un des chauffeurs, Baye Seck, la hausse est due aux frais effectués dans la gare, avant la sortie, et les dépenses en carburant lors du retour. ‘’Je paie 7000 francs CFA pour les bagages et la redevance. On fait un voyage vide pour le retour, alors que le gasoil coûte cher’’, explique le transporteur.

Prévention contre Ebola

A quelques pas de là, une dizaine de bénévoles de la Croix rouge vêtus de gilet rouge et blanc frappé d’une étoile s’activent à sensibiliser les voyageurs contre la maladie à virus Ebola. Afin de limiter les risques de propagation de la fièvre hémorragique, l’équipe en profite ainsi pour insister sur les règles d’hygiène. ‘’Nous montons dans les bus pour parler avec eux, sans les heurter tout en les rassurant. On insiste beaucoup sur le lavage des mains’’, renseigne l’un d’entre eux.

Outre la sensibilisation, le groupe de bénévoles aident aussi à prévenir contre l’égarement des enfants. ‘’Afin d’anticiper sur les éventuels égarements des enfants rencontrés lors de chaque ‘’Magal’’, nous attachons sur l’un de leurs bras un bracelet d’identification, appelé rétablissement des liens familiaux. On y inscrit les filiations et le numéro de téléphone de l’un des parents’’, confie encore un autre sous l’anonymat.

Bientôt 18h. Et de nombreux fidèles restent encore à l’attente d’un hypothétique véhicule. D’ici quelques heures, le prix du ticket pour Touba risque encore de flamber. Qu’à cela ne tienne ! Touba vaut bien une messe.

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