L’Institut de technologie alimentaire (ITA) a mis en œuvre un programme de développement de produits innovants à base de poissons appelés communément petits pélagiques tels que la sardinelle et le clinchard (''yaboy'' et ''diey'' en wolof) pour la valorisation de ces produits de la pêche.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet régional des Pêches en Afrique de l’Ouest (PRAO), la Direction des industries de transformation de la pêche (DITP) a initié avec l’appui technique de l’Institut de technologie alimentaire le développement de trois produits innovants à base de poissons pélagiques, a expliqué la Coordonnatrice nationale de ce projet, Mariama Dalanda Barry.
Elle s’exprimait mardi dans les locaux de l’ITA où se tenait l’atelier de restitution des travaux de recherche menées pendant 9 mois par une équipe pluridisciplinaire pour déboucher sur la mise en place de trois produits innovants à partir de ces petits pélagiques. Les produits visés à travers ce programme sont les pâtés, les saucisses et les marinades.
En effet, a-t-elle souligné, ‘’ce programme de haute facture contribuera ainsi à lever une contrainte majeure de la pêche sénégalaise à savoir l’insuffisance de la valorisation des produits halieutiques aussi bien au niveau artisanal, qu’industriel’’.
‘’Ce travail a pu être conduit à son terme car il ouvre de nouvelles perspectives pour nos industries et offre de nouveaux débouchés pour des ressources halieutiques de faible valeur commerciale’’, a ajouté Mme Barry.
Pour le Directeur général de l’ITA, Mamadou Seck qui a salué ce partenariat avec la Direction des industries de transformation de la pêche, c’est une rencontre de validation du projet de mise au point de produits de haut de gamme à partir des petits pélagiques considérées comme des poissons de bas gamme.
Il a ainsi évoqué la capacité de l’ITA à mobiliser une équipe pluridisciplinaire pour la transformation de produits de la pêche, relevant la ‘’confiance apportée aux compétences locales et à l’expertise nationale’’.
Venu représenter le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, le secrétaire général Momar Ndiaye a souligné que la problématique de la valorisation des produits de la pêche se pose avec acuité au Sénégal.
‘’L’une des principales contraintes de la pêche sénégalaise est l’insuffisance de la valorisation de ses produits’’, a -t-il relevé.
Pour le Secrétaire général, l’utilisation de méthodes de transformation encore rudimentaires fait que les produits issus de la transformation artisanale souffrent d’un problème de compétitivité sur le marché international.
C’est pourquoi, il y a ‘’la nécessité d’impulser des initiatives permettant de lever ces contraintes certes réelles mais pas insurmontables par rapport à la valorisation des produits halieutiques'', a -t-il souligné.
Ces espèces pélagiques (communément appelés petits pélagiques côtiers) constituent en termes de débarquements la principale composante de la pêche artisanale sénégalaise (en moyenne 24000 tonnes par an, soit 77% des quantités débarqués).
Elles jouent un rôle stratégique dans l’alimentation compte tenu du fait qu’elles constituent la source de protéines la plus accessible aux couches pauvres de la population et se présentent donc comme une composante de taille de la politique de l’Etat en matière de lutte contre la malnutrition, selon le document de présentation des résultats du programme.
‘’Au-delà de l’intérêt nutritionnel indéniable qu’elles présentent, ces espèces peuvent constituer à travers leur valorisation, une composante essentielle du dispositif de sécurité alimentaire et un bon créneau pour le marché national et même pour l’exportation’’, ajoute le document.
Il s’agit par ce programme d’augmenter la valeur ajoutée des petits pélagiques, de diversifier la gamme des produits transformés, de promouvoir la consommation ou l’utilisation des espèces moins prisées sous leurs formes classiques et enfin de contribuer à la compétitivité des entreprises nationales de transformation des produits halieutiques.
