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Quelques échos de la 25-ème session des Journées cinématographiques de Carthage
Publié le mercredi 10 decembre 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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La 25-ème session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui s’est déroulée du 29 novembre au 6 décembre, a été une belle réussite dans son organisation pratique, sa programmation équilibrée entre les salles de Tunis, même si dans le contenu artistique et la philosophie de sa direction, les observateurs ont besoin d’être éclairés. En voici quelques échos recueillis par l’envoyé spécial de l’APS.

-- AFFLUENCE : la ‘’soif de cinéma’’ que la directrice des Journées cinématographiques, Dora Bouchoucha, a relevée a été remarquée tout au long de la semaine, dans les salles. Le public présent à la cérémonie de clôture, samedi au Théâtre municipal de Tunis a appris que plus de 100.000 spectateurs ont suivi les films programmés (compétitions de longs-métrages, courts-métrages et documentaires, compétition nationale, panorama des cinémas du monde, hommages). Le jeudi 4 décembre, plus d’une heure avant le début de la séance, il y avait une immense foule pour voir ‘’Bidoun 2’’, de Jilani Saadi, le seul film tunisien en compétition. Le jour de la clôture, samedi, de nombreux Tunisois étaient massés devant l’hôtel Africa - où étaient logés des réalisateurs, membres des jurys, acteurs - pour les acclamer à leur sortie pour rejoindre en voiture le Théâtre municipal. Où les attendaient d’autres cinéphiles enthousiastes en les voyant passer devant les caméras des télévisions et crépitements des flashs de photographes.

-- DIVERSITE : Les Journées cinématographiques de Carthage restent une plateforme pour voir, dans une grande diversité, un échantillon de la production africaine et arabe – véritable ADN du festival -, avec une ouverture sur le monde que le panorama chilien a symbolisé cette année. Toutes les parties du continent étaient représentées dans les programmes, qui offraient également la possibilité d’apprécier des œuvres venues du Moyen-Orient (Yémen, Jordanie, Syrie, etc.). L’avenir dira si c’est une tendance lourde, mais un certain élitisme est en train de toucher les JCC. Cela a été surtout visible lors des débats. Pour accéder à ce cadre privilégié de contact entre le public et les équipes de films, il fallait être muni d’un badge.

-- FETE : Il y avait une ambiance très festive aux JCC. Ainsi, après les dernières projections du soir, les festivaliers se donnaient aussitôt rendez-vous dans une boîte de nuit construite sous forme d’entrepôt géant, pour continuer les échanges et discussions, écouter un orchestre reprendre quelques classiques internationalement connus, et danser. Pour y accéder, il fallait, en plus du badge, montrer un bracelet remis à tous les invités. A partir de minuit, un DJ montait sur scène pour faire danser les festivaliers sur une sélection de morceaux de presque tous les genres. De l’afrobeat de Fela Kuti au funk de Michael Jackson, en passant par le RnB de Beyonce ou de Pharrell Williams ou encore les sonorités de Tinariwen, orientales ou Gnawas, tout y passait. Dans ce public qui ne quittait pas la piste avant la fin de la soirée (à 2 heures du matin), il y avait – signe d’une simplicité très appréciée – la directrice des JCC, Dora Bouchoucha, passant d’un groupe à un autre, pour esquisser avec ses invités des pas de danse.

-- SENEGAL : En remportant le Prix spécial du jury à la 25-ème session des Journées cinématographiques de Carthage, pour son film ‘’Des étoiles’’, la réalisatrice sénégalaise Dyana Gaye permet au Sénégal de conserver cette distinction. En 2012, à l’issue de la 24-ème session, c’est Alain Gomis qui a reçu cette récompense pour son film ‘’Tey’’. Cette même année, les films ‘’La Pirogue’’, de Moussa Touré (fiction) et ‘’Président Dia’’, d’Ousmane William Mbaye (documentaire) ont reçu le Tanit d’or, récompense suprême du festival. Pour cela, les deux réalisateurs étaient membres du jury de la session 2014, ainsi que le veut la tradition. Le programme de cette 25-ème session rendait hommage au documentariste sénégalais Samba Félix Ndiaye (1945-2009), dont 6 films ont été projetés. Le Sénégal aux JCC, c’est le rôle pionnier qu’y a joué Sembène Ousmane dans la création de la manifestation. Il y a décroché le premier Tanit d’or de l’histoire avec ‘’La Noire de…’’ (1966). Après lui, Ousmane William Mbaye a reçu le Tanit de bronze pour ‘’Doomi Ngàcc’’ (‘’L’enfant de Ngatch’’), son premier court-métrage (1979), Mansour Sora Wade, le Tanit d’or pour son long-métrage ‘’Le Prix du pardon’’ (2002).

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