Dakar- Les autorités sénégalaises ont lancé des avertissements pour prévenir toute contagion par le virus Ebola, présent en Guinée voisine, à l’occasion jeudi du grand pèlerinage de Touba, ville sainte de la confrérie musulmane des mourides, où sont attendus des millions de fidèles.
Le pèlerinage "se déroule cette année dans un contexte marqué par la présence de la maladie à virus Ebola dans certains pays voisins du Sénégal", a rappelé dans un communiqué lundi soir le ministère de la Santé, soulignant que le pays n’a pas connu de nouveau cas confirmé depuis un étudiant guinéen déclaré guéri le 10 septembre.
Le ministère invite les pèlerins se rendant à Touba (centre) à "maintenir la vigilance et à respecter les mesures de prévention", notamment se laver les mains, boire une eau saine, "consommer des aliments bien nettoyés, éviter les abattages clandestins d’animaux".
S’y ajoutent des recommandations plus traditionnelles telles que "respecter le code de la route, éviter de conduire quand on est fatigué".
Le ministère des Transports lui aussi "exhorte les pèlerins à la prudence" sur la route, dans des communiqués diffusés sur les médias.
Les accidents de la circulation, parfois mortels, surviennent régulièrement lors du pèlerinage de Touba (195 km à l’est de Dakar) qui rassemble chaque année des millions de fidèles, venus de l’intérieur du pays et de l’étranger.
Lors de l’avant-dernier, en janvier 2013, au moins 26 personnes avaient péri en deux jours dans des accidents de la circulation.
A Dakar, qui a commencé à se vider depuis quelques jours d’une partie de ses habitants, les fidèles affluaient dans les gares pour rallier le fief des mourides, une des confréries les plus influentes au Sénégal, a constaté un
journaliste de l’AFP.
Le "Magal", jour férié au Sénégal, commémore le jour du départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, Cheikh Amadou Bamba (1853-1927), le 12 août 1895, qui correspond dans le calendrier musulman au 18e jour du mois lunaire du Safar 1313.
Cheikh Ahmadou Bamba a été exilé par les autorités coloniales françaises au Gabon (1895-1902), puis en Mauritanie (1903-1907), avant d’être placé en résidence surveillée dans le nord du Sénégal.
Le pays, réputé pour sa tolérance religieuse, compte plus de 90% de musulmans, la plupart adeptes du soufisme, représenté par diverses confréries.