Une étude de collecte de données par téléphonie mobile pour une fréquence mensuelle sur les conditions de vie des populations a été lancée hier vendredi 5 décembre 2014, à Dakar, par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Les politiques publiques fiables et viables ne peuvent se faire sans la disponibilité de données statistiques approuvées. Pour ce faire, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a lancé, hier vendredi 5 décembre 2014, à Dakar, en partenariat avec la Banque mondiale, un nouveau projet dénommé «A l’écoute du Sénégal». Ledit projet consiste à collecter des données socio-économiques à partir du téléphone mobile.
L’échantillon de l’enquête sera de 1.500 ménages à raison de 600 ménages dans la zone urbaine de Dakar, 450 dans les autres centres urbains et 450 dans la zone rurale. «La durée de l’enquête est de 24 mois», mentionne le document de presse.
L’étude permettra de dérouler une enquête de base selon la méthode classique, puis à mettre en place un centre d’appel qui sera utilisé pour la collecte de données par téléphone mobile selon une fréquence mensuelle sur des thématiques socio-économiques changeantes comme l’alimentation et la sécurité alimentaire, la cohésion sociale, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, l’éducation, l’électricité, l’emploi, la gouvernance, l’inclusion financière et enfin la migration.
Pour l’économiste de la banque mondiale, Andrew Dabalen, «le Sénégal est le cinquième pays à expérimenter cette méthode innovante d’enquête après le Malawi, Madagascar, la Tanzanie et le Togo». «C’est une innovation majeure dans le dispositif statistique nationale», a soutenu Ababacar Sadikh Bèye, directeur général de l’Ansd, tout en avançant que «l’opération consiste à dérouler une enquête de base selon la méthode classique, puis à mettre en place un centre d’appel qui sera utilisé pour la collecte de données par téléphone mobile.»
Mohamed Sy, consultant du projet, a indiqué que la mise en œuvre de cette enquête est axée sur une nouvelle approche développée par la Banque Mondiale en Afrique. Toutefois, il précise que «des téléphones et frais de communication seront donnés gratuitement aux ménages pour les besoins de l’enquête et des jours et heures seront fixés de commun vouloir avec 1500 personnes devant répondre à l’enquête des ménages.»
Les journalistes ont posé moult questions sur la fiabilité et le secret des données auprès des ménages. Dans sa réponse, le Dg et son staff ont donné des assurances par rapport à cette enquête, en indiquant que «les dispositions statistiques seront prises comme le contrôle de la cohérence des données fournies par les enquêtés et sécurisées comme il est de son devoir».