D’après le rapport 2014 de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), le Sénégal est toujours dans la zone rouge des pays les plus touchés par la corruption. Rendue publique par la section sénégalaise de transparency international, le Forum Civil hier, mercredi 03 décembre au cours d’une conférence de presse dans ses locaux, cette étude révélée néanmoins que le Sénégal a fait une progression de deux points sur son score par rapport à l’année précédente.
La section sénégalaise de transparency international, le Forum Civil a procédé hier, mercredi 03 décembre au cours d’une conférence de presse dans ses locaux à la publication du rapport 2014 de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC). Réalisée dans la période de début 2013 à fin 2014, cette étude révèle que le Sénégal est toujours dans la zone rouge. Malgré une progression de deux points sur son score par rapport à l’année précédente, l’Indice de Perception de la Corruption au Sénégal est toujours en dessous de la barre de 50 sur 100, la moyenne mondiale. Le Sénégal reste donc dans le groupe des pays où la corruption reste importante en dépit même des efforts consentis ces dernières années comme l’illustre par ailleurs le score de 43 sur 100 contre 41sur 100 l’année dernière. Le Sénégal pointe donc à la 10ème Africain et 79ème mondial.
Face aux journalistes, Birahim Seck, rappelant le danger que représente la corruption face aux efforts fournis pour apporter des réponses plus efficaces en matière de gouvernance et de lutte contre l’impunité, a précisé que le score obtenu est beaucoup plus important que le classement. Il a ainsi invité les autorités étatiques à «tout faire pour sortir le Sénégal de la zone rouge». Autrement dit, à dépasser le score de 50 sur 100. «Aujourd’hui, force est de reconnaitre que la petite corruption notée dans le secteur public demeure un des problèmes majeurs auquel l’Etat doit tenter d’apporter des réponses, en particulier au sein des partis politiques, des services de Police et de l’Appareil judiciaire. L’impératif de transparence doit présider l’action publique» a-t-il fait remarquer.
Ainsi, le Forum Civil attire l’attention du gouvernement sur les dernières modifications du code des marchés publics et de l’offre spontanée et des accords-cadres. Celles-ci, pourront, d’après lui (forum civil), dans le futur faire baisser le score du Sénégal. Dans ses recommandations, le forum civil plaide ainsi pour l’adoption du projet de loi sur le code de procédure pénale qui intègre certaines dispositions de la convention de Mérida et des instruments régionaux et sous régionaux de lutte contre la corruption. A cela s’ajoute également une invite à plus de diligence dans sa mission adressée l’’OFNAC.
Le forum civil Invite, également l’Etat à accorder non seulement un traitement diligent aux rapports produits par les organes de contrôle (Inspection Générale d’Etat, Cour des Comptes, Autorité de Régulation des Marchés Public) mais aussi à créer une commission de recouvrement des biens mal acquis. La mise sur pieds de celle-ci, est selon ce rapport, est «une décision indispensable pour éviter toute accusation d’instrumentalisation politique et pour plus d’efficacité dans la traque». Le forum civil demande en outre à l’Etat de prendre des mesures législatives et règlementaires effectives pour l’application de la loi portant code de transparence dans la gestion des finances publiques. Ceci consiste à adopter les mesures suivantes : Une loi sur la prévention des conflits d’intérêts, une autre sur le financement des partis politiques ; de même que celle relative à l’accès à l’information et un code de conduite et de déontologie …
QUAND LA TRAQUE DES BIENS MAL FAIT GAGNER DES POINTS AU SENEGAL
Si le Sénégal est toujours classé parmi les «pays corrompus» comme l’illustre par ailleurs le rapport 2014 de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), rendu public hier, par la section sénégalaise de transparency international le Forum Civil, il n’en demeure pas moins que l’actuel gouvernement travaille d’arrache-pied pour changer cette situation. En effet, après deux ans de gestion, le régime de Macky Sall a réussi à faire progresser de deux points le score du Sénégal par rapport à l’année précédent. De l’avis, Birahim Seck, membre du Conseil d’Administration du Forum Civil, ce résultat est lié en grande partie à un certain nombre de mesures prises par les actuels tenants du pouvoir dont la traque des biens dits mal acquis. Ces mesures ont, selon lui, «impacté positivement ce classement». Raison pour laquelle, il se dit partant pour son «maintien et sa consolidation». «La traque aux biens mal acquis, menée par les autorités judiciaires depuis plus de deux ans et l’adoption de la loi portant déclaration de patrimoine au mois de mars 2014 a influé positivement le rang et le score du Sénégal dans le classement de l’Indice de Perception de la corruption, pour l’édition 2014. Elle doit être maintenue et consolidée», déclare-t-il. Non sans fustiger le manque de réactivité des partenaires techniques et financiers dans le recouvrement des avoirs. «Le faible recouvrement des avoirs du Sénégal dans la stratégie de la traque aux biens mal acquis s’expliquerait aussi par le peu d’entrain manifesté par les pays développés malgré de multiples discours et initiatives pour affaiblir et ou éliminés les paradis fiscaux.
AFFAIRE PETRO TIM, FORUM CIVIL DEMANDE LA PUBLICATION DE TOUS LES CONTRATS DE CONCESSION MINIERE
Interpelé sur la polémique agitée sur les transactions passées sur les contrats avec Arcelor Mittal et Pétro-Tim, Birahim Seck, précisant que le forum civil ne veut s’immiscer dans la querelle pouvoir-opposition, demande la publication de tous les contrats de concession minière, relativement aux affaires Arcelor Mittal mais aussi Petro Tim. «Le Forum Civil demande à l’Etat de donner droit aux demandes de publication des conventions y compris sur le pétrole comme l’y oblige la loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de Transparence dans la Gestion des Finances publiques en son article 4.6 : «Les contrats entre l’administration publique et les entreprises, publiques ou privées, notamment les entreprises d’exploitation de ressources naturelles et les entreprises exploitant des concessions de service public, sont clairs et rendus publics». Ces principes selon lui, valent tant pour la procédure d’attribution du contrat que pour son contenu».
NON-LIEU ACCORDE A AWA NDIAYE, LE FORUM CIVIL IGNORE TOTALEMENT LES MOTIVATIONS DU JUGE
Lors du face à face avec les journalistes, Birahim Seck est également revenu sur l’affaire des non-lieux accordés à tous les mis en cause présumés dans l’affaire dite de surfacturations au ministère de la Femme et de la Famille sous la direction de Awa Ndiaye. Et c’est pour préciser que le forum civil ignore totalement les motivations du juge. Il a ainsi promis une rencontre avec la presse le jour où, il saura exactement les motivations du juge. Autrement dit, les considérations de droits et de faits qui ont conduit à la prise de cette décision. Non sans préciser tout de même qu’il est très difficile d’engagé la responsabilité directe d’un ministre dans les dispositions actuelles de l’architecture institutionnelle. «Un ministre n’est pas ordonnateur de dépense. Il est administrateur de crédit. C’est le ministre des finances qui est ordonnateur unique, principale du budget donc, c’est lui qui ordonne les dépenses. Le ministre ne fait qu’administrer des crédits et fait faire des propositions d’engagement», souligne-t-il.