Le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a adressé des recommandations à l’Etat du Sénégal, en vue de l’exhorter à lutter ‘‘rigoureusement’’ contre la corruption et l’impunité, qui représentent ‘‘un danger face aux efforts fournis en matière de bonne gouvernance’’.
Ces recommandations sont contenues dans le rapport 2014 de l’indice de perception de la corruption (IPC), publié mercredi à Dakar.
‘‘L’argent détourné est celui de tous les contribuables’’, a rappelé Birahime Seck, membre du Conseil d’administration du Forum Civil, lors de la présentation du rapport.
Il a préconisé ‘’un traitement rigoureux des cas de corruption et de blanchiment d’argent, et le refus de toute compromission au nom d’une appartenance à une même famille politique et partisane’’.
Dans son rapport, le Forum Civil ‘’recommande à l’Etat du Sénégal l’adoption du projet de loi sur le code de procédure pénale qui intègre certaines dispositions de la convention de Mérida [Convention des Nations unies contre la corruption] et des instruments régionaux et sous régionaux de lutte contre la corruption’’.
Il demande aussi à ‘‘l’Etat doit créer une commission de recouvrement des biens mal acquis […], prendre des mesures législatives et règlementaires pour l’application de la loi portant code de transparence dans la gestion des finances publiques […]’’.
De même, il l’exhorte, à ‘’introduire dans les curricula de modules sur l’éthique et l’intégrité dans les programmes scolaires, mais aussi dans les instituts de formation professionnelle’’.
Le Forum Civil appelle également l’Etat du Sénégal, ‘‘ […] à donner droit aux demandes de publication des conventions’’ relativement à la polémique sur les transactions passées avec Arcelor Mittal et la gestion du pétrole sénégalais.
‘‘De plus, le Forum Civil attire l’attention du gouvernement sur les dernières modifications du code des marchés publics qui pourront faire baisser le score du Sénégal. Il en est ainsi de l’offre spontanée et des accords-cadres’’, a soutenu Birahime Seck.
‘‘Aujourd’hui, poursuit-il, le défi pour l’Etat est d’atteindre la moyenne mondiale dans le classement de l’indice de perception de la corruption (IPC). Cela passe par des mesures hardies comme celles que nous avons formulées.’’
Le Sénégal est classé 10ème pays africain et 69ème mondial à l’échelle de l’IPC, avec une note de 43 sur 100.
Pour Birahim Seck, ‘‘il y a une embellie qui peut devenir une éclaircie relativement à l’intégrité dans la gestion des affaires publiques au Sénégal’’.
‘’Cependant, il faudra mettre la clairvoyance et la détermination nécessaires pour la prise de mesures courageuses qui ne tiennent compte d’aucun camp politique ou religieux’’, a-t-il prévenu.