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25% des revenus alloues au logement : Le loyer étrangle les ménages dakarois
Publié le lundi 6 janvier 2014   |  Enquête Plus




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Ça n’a jamais été un secret pour personne. Une étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) vient de le confirmer. Les Dakarois, constitués de plus de 50% de locataires, souffrent beaucoup du prix trop élevé du loyer. Abandonnés par la Sicap et la Sn-Hlm (sociétés de logements sociaux), Ils y laissent les 25% de leurs gains mensuels. Cette étude a été publiée il y a plusieurs mois. EnQuête a décidé d'y revenir une nouvelle fois, au vu du retour en force du sujet.



Si les ménages établis à Dakar peinent à respirer financièrement, c’est que quelque part ils sont pris à la gorge par le coût exorbitant du loyer. Ils consacrent 25% de leurs revenus au paiement des locations de chambres et autres appartements et studios.

L’information est de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) qui a retenu un échantillon de 1 800 ménages et 900 propriétaires à travers les 4 départements de la région de Dakar. Dans cette précarité causée par le loyer, ce sont les moins nantis qui payent le plus grand prix.

Car, selon Aston Dakono Ndiaye, un des exposants, les pauvres y laissent 34% de leurs gains contre 22,4% pour les riches. Cette situation est d’autant plus large que ''50,9% des chefs de ménage sont des locataires pour 42,4% qui sont des propriétaires''.

Ce qui amène les citadins, toutes classes confondues, à demander une baisse des prix de 35%. La baisse décidée par le chef de l’État (29%) n’est certes pas au niveau demandé, mais elle n’en est pas loin.

Cette étude de L’ANSD fait ressortir nettement la difficulté qu’il y a à trouver un logement, mais surtout à être propriétaire. Comparées aux statistiques de 1988 et à celles de 2002, qui font ressortir respectivement 43,8% et 49,4% de locataires parmi les résidents de la capitale, celles de 2012 montrent une courbe sans cesse croissante des locataires.

Il a été noté que l’écrasante majorité des ''propriétaires sont des vieux, pour la plupart à la retraite''. A l’opposé, les locataires sont à près de 75% des jeunes entre 20 et 44 ans avec une dominance de ceux qui ont moins de 35 ans.

La Sicap et la Sn-Hlm ne font plus de social

La situation ci-devant écrite s’explique entre autres facteurs par l’épuisement de l’assiette foncière à Dakar, surtout dans le département du même nom. Adama Seck du comité de rédaction révèle par exemple que l’acquisition d’un terrain moyen exige un déboursement de 6,5 millions.

Il s’y ajoute que le mettre carré de la construction revient à 65 100 F Cfa. ce qui fait un prix total de 108 150 F Cfa par m² pour ceux qui construisent eux-mêmes, et 156 633 F Cfa pour les gens qui attendent que les clés leur soient livrées.

Sur ce point, on peut noter également l’absence de politique de logements sociaux de la part de l’État. Les enquêteurs ont fait savoir que «la Sicap et la Sn-Hlm ne font plus dans le logement social''. Cette affirmation de l’ANSD conforte le Président Macky Sall qui récemment a fortement critiqué les deux sociétés qui à ses yeux ne remplissent pas leur mission.

A ces facteurs précités, il faut ajouter le coût des matériels prétexté par les propriétaires ainsi que le taux élevé des crédits immobiliers, sans compter les nombreuses intermédiaires comme les agences et les courtiers qui corsent l’addition au détriment du locataire.

En guise de recommandation, l’ANSD invite l’État à désengorger la ville, à se doter de lois adaptées, à renforcer le dispositif de suivi et à redynamiser la politique d’habitats sociaux. Des propositions qui connaissent aujourd’hui un début de solution.

Babacar WILLANE

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