Plusieurs députés intervenus en séance plénière, mardi, à l’Assemblée nationale, ont promis de ne pas voter le projet de Code de la presse si les journalistes maintiennent dans ce document la dépénalisation des délits de presse.
"Que les journalistes ne se fatiguent pas. Le projet de Code de la presse ne sera pas voté tant que les journalistes n’enlèvent pas cette partie où ils prônent la dépénalisation des délits de presse'', a soutenu El Hadji Diouf, s’exprimant en wolof, lors de l’examen du projet de budget 2015 du ministère de la Culture et de la Communication.
''Pourquoi craindre la prison si on est honnête ? Les journalistes doivent encourir les mêmes peines que n'importe quel autre citoyen", a ajouté M. Diouf, avocat de profession.
Il a promis de voter ce projet de texte seulement lorsque les articles préconisant la dépénalisation des délits liés à l’exercice du métier de journaliste en sont retirés.
Une dizaine de députés ont abondé dans le même sens et invité les professionnels des médias à revoir le projet de Code de la presse, autrement dit, en enlever les articles préconisant la dépénalisation des délits de presse.
Ils ont aussi réclamé un Code de la presse capable d'améliorer les conditions de travail des professionnels des médias.
Les syndicats de journalistes sénégalais ont remis aux autorités un projet de Code de la presse, depuis 2012.
La députée Sira Ndiaye de Benno Bokk Yaakaar (majorité) a dénoncé "les dérives" de la presse et a invité le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, à prendre les dispositions nécessaires pour "recadrer les journalistes". Autrement dit, rappeler à l'ordre les auteurs de ces "dérives" ou les exhorter au strict respect des règles de leur profession.
"L’exercice du métier de journaliste suscite de plus en plus des inquiétudes. Dans la presse en ligne, les injures prennent de l’ampleur. Je pense qu’il y a nécessité de recadrer cette catégorie de presse", a dit Mme Ndiaye.
Sokhna Awa Mbodj a réclamé la fermeture de certains journaux en ligne qui, selon elle, portent atteinte à la dignité des citoyens. "Nous (…) travaillons honnêtement pour gagner notre vie. Pourquoi ces gens qui se font appeler des journalistes passent à l’antenne pour nous dénigrer ?" s’interroge-t-elle.
"Veillez à ce qu’ils soient sanctionnés", a-t-elle demandé au ministre Mbagnick Ndiaye.
Mbery Sylla a demandé à ce dernier de vérifier si les employeurs du secteur des médias versent régulièrement les allocations dues à leurs employés. Elle exige que des "sanctions" soient prises à la suite de cette vérification.