Le Collectif contre le sommet de la Francophonie a exigé, lundi à Dakar, qu'on mette ‘’immédiatement’’ fin au statut du français comme langue officielle dans les pays francophones et que l'on érige les langues africaines en langue de travail.
‘’Nous exigeons que se posent les questions politiques sous-jacentes au développement de l’Afrique qui passe avant tout par la souveraineté'', a dit l’un des membres du Collectif, le Docteur Dialo Diop, lors d'une conférence de presse.
Pour y arriver, ''il s’agit de mettre immédiatement fin au statut inadmissible de la langue française comme langue officielle exclusive dans les pays dits francophones et d'ériger les langues africaines en langues de travail constitutionnellement reconnues’’, a indiqué le Docteur Diop.
A cet effet, le Collectif invite le peuple sénégalais à ''établir les valeurs de la souveraineté et du patriotisme économique comme principes directeurs dans la stratégie d’unification, de reconstruction continentale’’, a indiqué Dialo Diop du Rassemblement national démocratique (RND), le parti de feu Cheikh Anta Diop.
Le Collectif, qui avait prévu pendant la période du sommet de la Drancophonie, une série de manifestations finalement interdites, estime ''ce que l’on appelle pudiquement la Francophinie consiste d’abord à l’imposition de la langue française comme unique langue officielle''.
Dans un document remis à la presse, le Collectif indique : ‘’Jamais l’on a vu, dans l’histoire de l’humanité, un pays connaître des progrès significatifs dans une langue ignorée de la majorité de ses habitants.’’
Selon le Docteur Dialo Diop, ''la langue française crée un fossé insurmontable entre les élites et la masse car, parlée par une infime minorité dominante.''
Intervenant lors de cette conférence de presse, le commissaire de police à la retraite Cheikhouna Keïta a soutenu que les peuples africains ''sont administrés par une langue étrangère et qu’il faudrait que les Etats du continent unissent leurs forces pour mettre fin à cette forme de colonisation’’.
‘’Nous sommes capables de changer notre destin. Nous devons juste nous battre pour la souveraineté. L’Afrique ne saurait continuer à s’en remettre à de prétendues puissances étrangères pour garantir sa sécurité ou son développement’’, a-t-il indiqué.
Le commissaire Keïta a toutefois souligné qu’il a pour mission ''d’éveiller les consciences et de mobiliser la jeunesse et les femmes pour se battre contre la France-Afrique''. ‘’Cette victoire est à portée de main’’, a-t-il ajouté.