Le ministre de l'Industrie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a apporté lundi, devant les députés réunis en séance plénière, des clarifications sur le règlement du différend avec Arcelor Mittal sur l’exploitation du minerai de fer de la Falémé.
Ce dossier est au centre d’une controverse entre l’ancien chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade et le gouvernement.
Jeudi dernier, le président Wade a exprimé sa volonté de saisir les tribunaux aux fins de faire annuler l’accord liant l'Etat du Sénégal au géant indien Arcelor Mittal, qualifiant de "nébuleuse" ce document signé par le ministre des Mines et son homologue en charge des Finances.
Me Wade a dit que selon ses investigations, le conseil d'administration de Mittal avait proposé à l'Etat du Sénégal 250 millions de dollars au lieu de 150 millions de dollars, comme dit par le ministre de l'Economie et des Finances, Amadou Ba. Donc, "100 milliards de dollars" manquent, selon lui.
Comme une réplique à la sortie de l’ancien chef de l’Etat, Aly Ngouille Ndiaye est longuement revenu lundi sur cette affaire qui défraie la chronique.
"Dès ma prise de fonction, a-t-il déclaré, le gouvernement a fait de ce dossier une priorité. Et j’ai décidé d’assister personnellement, en septembre 2012, à l’audience publique du tribunal consacrée à la sentence partielle", a-t-il rappelé.
"Grâce à l’engagement fort du gouvernement, l’expertise de nos conseils et à l’objectivité des juges, le Sénégal a eu gain de cause et les accords ont été dénoncés au tord exclusif et entier d’Arcelor Mittal", a-t-il souligné.
"C’est le prononcé de cette sentence qui a permis au Sénégal de prendre les décrets de retrait subséquents et d’engager librement des discussions avec d’autres investisseurs’’, a-t-il dit.
Il a signalé qu’après le bouclage de cette phase, ‘’le tribunal a ouvert, en octobre 2013, la deuxième phase de procédure arbitrale consacrée à la demande de réparation".
"Cette date est importante puisqu’elle prouve que lorsque le Président Wade évoque une demande de réparation, qu’il avait introduite de 1,9 milliards de dollars, ce ne sont pas les faits, il avait déjà quitté le pouvoir en 2012", a-t-il précisé.
"Depuis cette date, renvois, suspensions et des discussions se sont succédés jusqu'à ce qu’au terme d’ultimes entretiens tenues durant la dernière semaine du mois de mai 2014, soit après deux ans de négociations entre les parties, [on ait] abouti à un accord global", a souligné le ministre des Mines.
Il est inclus dans l’accord, "un versement à l’Etat du Sénégal d’un montant de 150 millions de dollars, la restitution des études techniques menées sur les mines de fer de la Falémé par Arcelor pour un montant de 50 millions de dollars. L’argent a été viré intégralement, deux jours après la signature, dans notre compte", a indiqué Aly Ngouille Ndiaye.
"Sur la base de cet accord, j’ai ordonné à notre avocat de transmettre l’accord transactionnel à l’agence judiciaire de l’Etat pour que cette dernière mette fin à la procédure contentieuse", a-t-il ajouté.
Pour Aly Ngouille, il est "facile de jeter l’anathème sur les gens et surtout sur un dossier qu’on ne maîtrise pas’’.
‘’Je pense également qu’on ne pouvait pas sortir de cette séance sans expliquer aux Sénégalais ce qui s’est réellement passé dans les mines de fer de la Falémé, notamment ce fameux dossier Arcelor Mittal".