En visite hier au Centre de traitement ambulatoire (Cta), l’Onusida et le Fonds mondial ont rassuré les personnes vivant avec le Vih, de leurs intentions d’augmenter leurs financements en Afrique de l’Ouest, pour renforcer les acquis, relativement à la réduction des nouvelles infections dans le continent.
Les personnes vivant avec le Vih en Afrique de l’Ouest peuvent remercier le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. L’institution financière a en effet assuré d’augmenter son budget destiné à l’Afrique de l’Ouest de 43%. Elle a fait cette révélation hier, au cours d’une visite dans les locaux du Centre de traitement ambulatoire (Cta) de l’hôpital de Fann. Visite au cours de laquelle, le Fonds mondial ainsi que l’Onusida se sont imprégnés de l’expérience sénégalaise en matière de traitement des Pvvih, avec qui d’ailleurs, les deux institutions ont longuement discuté.
Antérieurement aux promesses du Fonds mondial, les agents du Cta et les personnes vivants avec le Vih ont développé un plaidoyer, pour l’accroissement des ressources financières, afin de renforcer les acquis de la réponse au Sénégal. Selon Dr Ndèye Fatou Ngom Guèye, coordonnatrice du Cta, «cette visite nous a permis de faire un plaidoyer par rapport au renforcement des acquis mais aussi par rapport au maintien des ressources financières que le Fonds mondial met à la disposition de notre pays». Car, ajoute-t-elle, c’est extrêmement important d’améliorer la prise en charge des personnes vivant avec le Vih. Leur souhait, sourit Dr Guèye, c’est de voir le Fonds mondial pérenniser ses financements dans la mesure où les autres bailleurs de fonds se retirent petit à petit du financement de la réponse en Afrique. Docteur Batista, médecin au Cta, s’est engouffré dans la même brèche, en soutenant que «le Fonds mondial a un nouveau modèle de financement qui cible certaines priorités. Mais comme au Sénégal, on a une prévalence trop faible, on se sent naturellement menacé par rapport à ses priorités. Ce qui fait qu’on mène le plaidoyer pour que le financement puisse continuer, afin de consolider nos acquis.»
Seulement, rassure aussi le directeur exécutif de l’Onusida, il n’y a pas de menaces réelles en Afrique de manière générale. «Je considère que ce qui est très important, c’est le fait qu’on est en train de changer le visage de cette lutte et je vois de plus en plus un engagement plus profond des populations pour aller vers la fin de cette maladie. On ne pourra pas gagner si on n’intègre pas davantage les populations, qui sont affectées et infectées», a indiqué Michel Sidibé.
Cette visite, a encore déclaré Michel Sidibé, traduit un intérêt certain pour les Pvvih qui ont besoin d’un traitement et d’un suivi de qualité. Pour lui, il faut que les bailleurs et les partenaires accompagnent les efforts réalisés dans les pays africains. Ce qui fait d’ailleurs dire à la vice-présidente du Réseau des organisations des personnes vivant avec le Vih que «s’il n’y a plus d’appui du Fonds mondial, on risque d’avoir des cas d’infection de plus en plus importants. On a besoin de ces financements pour continuer à prévenir la population en général, mais aussi de soutenir les personnes vivant avec le Vih, qui sont sous traitement».