L’Intersyndicale des enseignants de Saint-Louis est dans tous ses états, après plusieurs cas d’agression notés ces derniers temps sur des enseignants dans plusieurs écoles de la ville. Pour mettre fin à cette situation déplorable, les enseignants ont observé un débrayage ce jeudi à partir de 9 heures, pour dénoncer ces attitudes d’un autre âge et inviter les autorités à trouver une solution à ce problème.
L’image est inédite : les rues de Saint-Louis étaient bondées d’enfants à une heure où ils devaient être en classe. Les enseignants, chargés d’assurer leur éducation, ont en effet décidé, sur instruction de l’Intersyndicale, de tourner le dos aux classes à partir de 9 heures suite à l’agression d’un enseignant à l’école Cheikh Touré de Guet-Ndar. Il a été battu et humilié par un parent d’élève devant ses potaches. Sans oublier la mise à sac de l’école de Goxxu Mbath par des riverains, suite à une petite altercation entre les enseignants et des jeunes qui perturbaient les enseignements.
Ce débrayage a été décidé par l’intersyndicale, selon son porte-parole du jour, Ndiapaly Niang, pour «dénoncer ces attitudes barbares et rétrogrades, mais aussi pour amener les autorités à trouver une solution à ce fléau qui risque de porter un coup à la stabilité du système éducatif dans un contexte de post-assises».
Très remontée contre les auteurs de ces actes, l’intersyndicale dit, en effet, être au regret de constater «une violation flagrante d’une des recommandations des assises de l’éducation, à savoir le pacte de stabilité et de paix dans l’espace scolaire».
Déjà le jour des faits, les enseignants de l’école Cheikh Touré avaient décidé de libérer «tous les élèves en guise de protestation avant que les autorités ne soient saisies». Depuis ces incidents, plusieurs médiations ont été faites par des représentants de la famille et des notables du quartier de Guet-Ndar pour apaiser les esprits et faire retrouver à l’espace scolaire toute sa sérénité.
De son côté, l’inspecteur de l’éducation et de la formation de Saint-Louis commune, Siaka Goudiaby, saisi de l’affaire, l’a gérée «avec beaucoup de fermeté mais aussi de sagesse en écoutant d’abord les différents acteurs, avant de convoquer une grande réunion mercredi à l’école Cheikh Touré» avec la présence des enseignants des deux écoles du quartier, des chefs d’établissement, des notables, délégués de quartier, imams, représentants des associations de parents d’élèves et autres acteurs de l’école.
Cette réunion a permis à tous ces acteurs, d’échanger afin de trouver une solution à ce problème mais aussi prévenir de tels évènements qui n’ont pas leur place dans l’espace scolaire. Toutefois, l’Ief a précisé qu’il attache du prix à la sécurité des enseignants de sa circonscription qui, en principe, doivent être protégés d’abord par les parents d’élèves.