Les donateurs, gouvernements touchés par l'épidémie d'Ebola et les organismes internationaux doivent aider les pays victimes du virus Ebola à renforcer leur système de santé à long terme, selon un panel d'organisations non gouvernementales (Ong) réuni jeudi à Dakar en prélude au 15eme sommet de la francophonie prévu les 29 et 30 novembre à Dakar.
"La nature clinique de la maladie Ebola et les mesures nécessaires pour prévenir, contenir et traiter l'infection sont bien comprises'', indique une déclaration du panel d'Ong dont copie a été remise à la presse.
Selon le panel, ‘'avec suffisamment de personnel médical qualifié, des protocoles clairs, un appui aux laboratoires, des systèmes de recherche de contacts et l'équipement de protection, il est possible de soigner les personnes infectées et éviter la retransmission du virus''.
Le panel demande à cet effet aux donateurs, gouvernements concernés et organismes, de soutenir de toute urgence le renforcement des systèmes de santé à long terme afin de laisser en place une forte capacité pouvant faire face à l'épidémie".
Au terme de leur table ronde, ces Ong composées d'Oxfam, World vision, Plan international, Wateraid, Action Aid, Save the children, et Amnesty international, plaident également pour la planification du renforcement des capacités des systèmes de santé, y compris la formation et l'équipement d'un nombre suffisant de personnel soignant pour restaurer les services essentiels, notamment en santé maternelle et infantile pour faire face à l'épidémie.
"Il faut également s'assurer que les enseignements soient pris en ce qui concerne les conséquences d'un service de santé fragmenté, sous financé et en sous-effectif, comprenant une analyse complète de ce qui a fonctionné et ce qui pourrait être amélioré, afin de dicter les politiques internationales en matière de santé", ajoute le panel.
Selon Eric Hazard, chargé des programmes d'Oxfam, l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 3700 orphelins et plus de 5000 morts, est une menace pour l'économie de la région ouest africaine, et constitue une contrainte majeure pour la sécurité alimentaire.
Il a aussi souligné qu'investir dans la santé, ce n'est juste pour répondre à une épidémie, mais il faut investir dans la durée.
"Les évaluations disponibles montrent que le virus Ebola risque de continuer d'avoir un impact dramatique sur l'accès à la nourriture, et, dans une moindre mesure, sur sa disponibilité ‘', a dit M. Hazard, appelant à des mesures immédiates visant d'une part, à améliorer le pouvoir d'achat des populations les plus vulnérables dans les zones touchées par Ebola et d'autre part, les aider à accéder aux marchés en toute sécurité".
Selon lui, cette situation est due à la perte de revenus d'origine variée des populations, particulièrement des femmes, des jeunes et des fermiers, impactant ainsi considérablement l'accès des ménages à la nourriture.
"La croissance économique considérable notée ces dernières années dans les principaux pays touchés par Ebola, va probablement s'arrêter et il faudra des années pour que ces pays se remettent de la baisse de revenu national. Dans le pire des cas, une crise économique causée par la réduction du revenu national et individuel est très probable", a conclu Eric Hazard.
