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Sud Quotidien N° 6469 du 26/11/2014

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La Francophonie hérite du dossier Karim Wade: La défense traduit Macky devant ses pairs
Publié le jeudi 27 novembre 2014   |  Sud Quotidien


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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.


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La traque des biens supposés mal acquis a bien fini de s’inviter au 15ème Sommet de la Francophonie prévu à Dakar du 29 au 30 novembre prochains. Après Me Wade et le fameux meeting du Fpdr tenu vendredi dernier, à quelques encablures du grand conclave des pays francophones, c’est au tour de la défense de Karim Wade de vilipender la Crei et…Macky Sall devant ses pairs. Par le biais d’une correspondance adressée à l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement des pays francophones, ils ont dénoncé un « procès politique » dont l’unique objectif est d’invalider Karim Wade à la prochaine élection présidentielle.

Bien que suspendu jusqu’au 1er décembre prochain, le procès de Karim Wade continue encore de défrayer la chronique. Pour cause, les avocats conseils de l’ancien ministre d’Etat jugé par la Crei dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis ont fini d’exporter le feuilleton en question auprès de la Francophonie et du 15ème Sommet des pays ayant en partage le français.

Par le biais d’une lettre ouverte aux chefs d’Etat et de gouvernement devant être présents à Dakar, du 29 au 30 novembre, la défense de Karim Wade a fait le procès de la Crei et du régime de Macky Sall accusé de tous les péchés d’Israël. Selon ainsi Me Jean-René Farthouat, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, Me Pierre-Olivier Sur, actuel président du Conseil de l’Ordre du barreau de Paris, ainsi que deux avocats au barreau de Dakar, Me Demba Ciré Bathily, président d’honneur d’Amnesty International Sénégal et Me Seydou Diagne, avocat à la Cour, les autorités sénégalaises actuelles ont fini de mettre en œuvre « des procédures judiciaires qui, drapées dans des principes proclamés de bonne gouvernance, sont exclusivement inspirées par des considérations de politique politicienne et visent à entraver l’action de certains adversaires politiques ».

A l’instar de leur client Karim Wade qui fait l’objet de poursuites devant la Crei « par suite d’une machination et d’un complot politique ». Et la défense de Karim Wade de vilipender sans restriction la juridiction en question. « La Cour de répression de l’enrichissement Illicite est une juridiction d’exception, ressuscitée illégalement après 30 ans par simple décret du président de la République, qui ne garantit pas le droit à un procès équitable, en violation de la Constitution de la République du Sénégal et des conventions internationales ratifiées ».

Dans la foulée, les avocats conseils de Karim Wade établiront que « de nombreuses voix se sont élevées, au Sénégal comme à l’étranger, pour condamner les atteintes portées aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales par les règles régissant la Crei», en citant Me Assane Dioma Ndiaye de la Lsdh, Aboubacry Mbodji de la Raddho ou autre Me Patrick Baudouin de la Fidh. Des acteurs qui ont dénoncé en temps utile les incongruités de la Crei.

«COMPLOT POLITIQUE»

Poursuivant sa « délation », la défense de Karim dira que « c’est devant cette juridiction d’exception, dont la décision ne pourra pas être frappée d’appel… que comparaît depuis le 31 juillet 2014, Karim Wade, détenu arbitrairement depuis près de deux années, sommé de justifier de l’ origine licite d’un patrimoine qui lui a été imputé arbitrairement, qui ne lui appartient pas et revendiqué en justice par d’autres personnes, l’accusation opérant ainsi un double renversement de la charge de la preuve ».

Qui plus est, les conseils de Karim feront savoir, à l’endroit des Chefs d’Etat et de gouvernement, qu’ «aucun commencement de preuve n’a été apporté, ni au Sénégal ni à l’étranger, pour étayer les accusations » portées contre leur client. Un homme qui n’a été mis en cause à ce jour, selon eux, par aucun rapport d’enquête ou d’audit des organes de l’Etat (Inspection Générale d’Etat, Cour des Comptes ou autres).

Mieux encore, informera la défense de l’ancien ministre d’Etat, « la plainte déposée en France par les autorités du Sénégal pour «biens mal acquis» a été classée sans suite et les commissions rogatoires internationales adressées au Luxembourg et à Monaco ont clairement attesté que Karim Wade n’était ni un actionnaire ni un bénéficiaire économique des sociétés dont la propriété lui était imputée, sans qu’il n’y détienne par ailleurs le moindre intérêt financier ». Dans cette affaire qui sonne comme un « complot politique », diront les avocats de Karim, la Crei et les autorités ont fait fi du privilège de juridiction dont jouit Karim Wade en tant que ministre, un privilège pourtant confirmé par la Cour de Justice de la Cedeao, dans un arrêt du 22 février 2014 et que le Sénégal se refuse à exécuter malgré les rappels de la Commission adhoc.

INVALIDER KARIM A LA PRESIDENTIELLE DE 2017

Au final, la défense de l’ancien ministre d’Etat tiendra a informer les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Oif, que « l’unique objectif poursuivi par les plus hautes autorités sénégalaises est d’infliger sans fondement une peine privative des libertés mais surtout des droits civiques et politiques dans le but évident d’empêcher Karim Wade de se présenter à la prochaine élection présidentIelle de 2017 car il est un candidat qui menace la réélection du Président Macky Sall ». Et d’attester qu’il s’agit en conséquence « bel et bien d’un procès politique poursuivant un but éminemment politique ». Les avocats conseils concluront, en guise d’ultime dénonciation du régime de Macky Sall qu’ « au-delà de la situation personnelle de Karim Wade, c’est le respect de l’Etat de droit qui est aujourd’hui mis en cause au Sénégal. C’est l’avenir de la démocratie et des libertés publiques qui se joue dans le pays ». Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays francophones apprécieront !

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