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Sud Quotidien N° 6468 du 25/11/2014

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Village de la Francophonie: L’horloge sénégalaise fait des caprices
Publié le mercredi 26 novembre 2014   |  Sud Quotidien


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© aDakar.com par DF
Le Premier ministre inaugure le Village de la Francophonie
Dakar, le 24 Novembre 2014 - Le Premier ministre Mouhamed Boun Abdallah Dionne a procédé, en compagnie de son homologue malien, à l’inauguration du Village de la Francophonie installé au Grand Théâtre de Dakar.


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Le programme culturel de l’inauguration du Village de la Francophonie n’a pas été annulé. Il a « seulement » été chamboulé, décalé. Par exemple, une prestation prévue dans la matinée n’aura finalement lieu que dans l’après-midi. Sans que cela n’ait l’air de déranger qui que ce soit. Pour certains artistes, ce n’était pourtant pas toujours très facile à vivre.

Le programme envoyé à la presse depuis quelques jours promettait qu’il se passerait tellement de choses dans la matinée…Car, pour l’ouverture officielle du Village de la Francophonie, hier lundi 24 novembre, il était prévu que plusieurs ballets africains se produiraient. On aurait même pu espérer voir à l’œuvre Doudou Ndiaye Rose dès le matin comme mentionné sur le planning. Mais le « maître » ne n’est présenté que dans l’après-midi…Certains artistes seront d’ailleurs presque perdus, eux que l’on avait convoqués pour 10h30. Le détail de la journée disait pourtant que les premières manifestations auraient lieu dès 9h30 ou 10h à la rigueur. Eux attendaient déjà depuis bien longtemps.

Malal Ndiaye était parmi eux, pas vraiment pour se produire, mais pour superviser : c’est le président de la Fédération des ballets et danses fondamentales du Sénégal. Quand on le voit aller et venir, il a presque l’air de s’être trompé d’endroit. Il entre, il sort…Mais quand on lui pose directement la question, il se contente de dire qu’il ignore à quelle heure vont commencer les prestations. Et qu’il s’en occupe, se renseigne, pose des questions pour avoir quelques informations. Il n’est pas le seul.

Dans la cour du Grand Théâtre National, I. B.-il tient à ce qu’on l’appelle comme cela-« cherche » lui aussi. Lui, c’est le directeur artistique du ballet Farba Toucouleur. Il raconte qu’ils ont été contactés il y a tout juste deux semaines. « Trop tard » selon lui pour une production originale. Les membres de la troupe ont donc travaillé sur une production pas si récente, puisqu’ils l’ont déjà présentée au Centre culturel Blaise Senghor de Dakar. Au lieu de 10h30 comme on leur avait dit, ils ne se produiront que vers 12h, sans trop savoir là non plus. Et avec pour seul public moins d’une cinquantaine de personnes. Heureusement que dans leurs boubous bleus et noirs, ils avaient au moins l’air heureux de danser, un ineffaçable sourire suspendu à leurs lèvres.

I.B., qui se cache toujours ces deux lettres, explique que le spectacle évoque les scènes de la vie quotidienne en milieu pulaar. Le rythme est gracieux ; les danseurs, hommes comme femmes, donnent l’impression que leurs pieds refusent de toucher le sol de cette piste improvisée.

Ailleurs dans le « Village », de nombreux pavillons accueillent la presse francophone d’ici ou d’ailleurs : entre autres, Radio France Internationale (RFI), TV5 Monde ou encore Le Monde, ainsi que le quotidien sénégalais Le Soleil. Certains espaces, eux, sont consacrés à des pays où l’on s’exprime aussi en français : la Côte d’Ivoire, le Canada etc. Quand on fait un peu le tour, il y a des zones plutôt culturelles, et d’autres assez commerciales-même si ce n’est pas toujours aussi tranché-où l’on propose à une clientèle hétéroclite des produits de phytothérapie, des jus de fruits locaux et autres confitures. De l’artisanat aussi.

C’est justement dans l’un de ces stands que nous avons rencontré Mamadou Ndiaye. Son truc à lui c’est le recyclage, il récupère un peu tout : des capsules, des bidons ou des boîtes vides. Il travaille aussi avec des perles. De tout cela, il fait des animaux (des éléphants et des tortues par exemple). Il en fait aussi des voitures en miniature. Dans son local déjà installé, Mamadou Ndiaye dit que « tout se passe comme il faut ». Il pense déjà au Sommet de la Francophonie où il voudrait « rencontrer d’autres personnes et tisser des liens ».

I.B. quant à lui, pense que le 15ème Sommet a été « préparé d’en haut », au sommet dirait-on. Parce que, pense-t-il, les artistes comme lui n’ont pas suffisamment été impliqués. Et qu’on ne fait appel à eux que lors de grands événements. C’était le cas lors du Festival mondial des Arts nègres (FESMAN), ce sera aussi le cas selon lui pour la Francophonie. Après, la vie reprendra son cours, et eux, on les oubliera.

A-t-il eu l’occasion d’en parler au ministre de la Culture et de la Communication ? Mbagnick Ndiaye dit avoir « visité tous les stands et (que) tout se passe bien », les gens prennent peu à peu possession des lieux. Le ministre a tenu à se montrer « discret », parce que, selon lui, ce n’est que dans ces conditions qu’il verra si les choses se passent vraiment comme il faut, avec la possibilité de rectifier... Y aller incognito comme il dit, voilà qui permet aussi de se représenter les choses telles qu’elles sont.

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