Sandra Clark, chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Sénégal, a plaidé mardi à Louga (Nord), pour une mobilisation locale et internationale en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Pour ce faire, la diplomate a préconisé un engagement pour l’amélioration de la mise en œuvre des lois qui s’attaquent aux violence basées sur le genre.
‘’Nous devons tous travailler ensemble la communauté internationale, les gouvernements, les organisations multilatérales, les compagnies du secteur privé, et les défenseurs de cette cause dans les communautés de base (…) pour empêcher la violence sur les femmes de se manifester’’, a-t-elle notamment déclaré.
Sandra Clark s’exprimait lors d’une cérémonie marquant l’arrivée dans la capitale du Ndiambour de la caravane de sensibilisation sur les violences domestiques basées sur le genre à l’occasion de la célébration le même jour de la Journée internationale de lutte contre ce fléau.
L'édition 2014 porte sur le thème "De la paix à la maison dans le monde : faire face au défi du militarisme et mettre fin à la violence faites aux femmes". Elle a été marquée, à Louga, par l’organisation d’une caravane de calèches qui a sillonné les rues de la ville pour sensibiliser sur les violences domestiques à l’égard des femmes.
L’objectif de la caravane de sensibilisation sur les violences domestiques est de mener un plaidoyer fort pour accélérer la mise en place de mécanismes nationaux et régionaux de prévention et de riposte aux violences domestiques, lit-on dans une note de presse.
‘’Nous devons faire face à cette question et empêcher la violence de se manifester. Nombre de nations, dont le Sénégal, ont adopté des lois qui s’attaquent aux violences fondées sur le genre. La prochaine étape cruciale est de travailler ensemble pour améliorer la mise en œuvre de ces lois’’, a souligné Mme Clark.
‘’Trop souvent, la violence se déroule derrière les portes closes. Elle est causée par ceux qui nous sont le plus proches. Les statistiques montrent qu’elle ne connaît pas de barrière ethnique, raciale, socioéconomique, ou religieuse. Elle ne connaît pas de frontières. Cela se passe au Sénégal comme cela se passe aux Etats-Unis et dans tout autre pays’’, a-t-elle rappelé.
Elle a ainsi souligné la nécessité de donner l’opportunité aux filles de parler pour elles-mêmes, d’éduquer les garçons afin qu’ils parlent en faveur de leurs sœurs et les acteurs principaux des communautés, dans la prévention de la violence et l’évolution des normes du genre et des attitudes.
Au Sénégal, 60 % des femmes ont avoué avoir été victimes de violences domestiques. 65 % des cas de violences relevés par le Comité pour la lutte contre les violences faites aux femmes (CLVF) se sont déroulés dans l’espace conjugal, a pour sa part signalé Penda Seck Diouf, présidente nationale du CLVF.
Mme Diouf a en outre fait état cas de 384 de viol rapportés par les antennes régionales du CLVF, tandis que 806 cas de femmes victimes d’agression ont été rapportés à cette structure.
Ausi a-t-elle réaffirmé la nécessité pour les pouvoirs publics de consacrer 1 % du budget de l’Etat à la lutte contre les violences basées sur le genre.