Le limogeage d’Alioune Ndao, Procureur spécial près la Crei, le non-lieu supposé prononcé dans l’affaire Awa Ndiaye, ancienne ministre de la Famille et cie et le discours de Me Wade, lors du meeting de l’opposition de vendredi, se sont invités à la cérémonie de dédicace, ce samedi 22 novembre 2014, du livre du magistrat Pape Assane Touré intitulé «Le traitement de la cybercriminalité devant le juge: l’exemple du Sénégal».
Pour ce qui est des dessous du limogeage de l’ex-procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, Me Sidiki Kaba, refusant de s’attarder sur le sujet a déclaré: «Je ne rentrerai pas dans des débats en ce qui concerne les délibérations du Conseil supérieur de la magistrature. Mais sachez tout simplement que, ce qui peut faire avancer la justice, c’est dans ce sens-là que toute action a été menée par le président de la République et donc par conséquent par la chancellerie».
Invité par contre à commenter le discours prononcé par l’ancien président de la République au cours de son meeting du 21 novembre, le Garde des Sceaux a précisé tout simplement qu’il ne faudrait pas se tromper de Sénégal. «il ne faudrait pas se tromper de Sénégal qui est un Etat de droit, un Etat qui fonctionne. Les institutions fonctionnent, le parlement vote les lois, le gouvernement gouverne et l’opposition s’oppose. Le travail de l’opposition n’est pas celui de l’Etat. Macky Sall a été élu pour sept ans, il a, par lui-même, décidé de réduire son mandat à cinq ans. Il n’a pas voulu se donner un autre mandat supplémentaire hors de la Constitution du Sénégal. Par conséquent, son mandat ne s’arrête pas en 2015 mais en 2017», explique Me Sidiki Kaba.
AFFAIRE AWA NDIAYE ET NON-LIEUX
Concernant les non-lieux supposés accordés aux personnes mises en cause dans l’affaire des surfacturations au ministère de la Femme, sous l’ère Awa Ndiaye, Me Sidiki Kaba, réaffirmant haut et fort le principe de l’indépendance de la justice au Sénégal, invite à ne pas confondre le ministère de la Justice avec la Justice. «Le ministère de la Justice s’occupe de l’administration de la justice, du bon fonctionnement de la justice… S’il y a un non-lieu, ce sont des magistrats libres, selon leur conscience et le droit, qui ont pris cette décision. Mais le ministère de la Justice ne peut en aucune façon écrire les jugements ou les arrêts à la place des juges. Il n’y a pas d’ingérence sur ce plan, il y’a une indépendance de la justice au Sénégal».