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Enquête Plus N° 1032 du 24/11/2014

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Demande d’élection anticipée, menace de marcher sur le palais: La Raddho et Amnesty minimisent la sortie de Wade
Publié le mardi 25 novembre 2014   |  Enquête Plus


Les
© aDakar.com par MC
Les Sénégalais aux urnes pour élire leurs conseillers municipaux et départementaux
Dakar, le 29 juin2014- Le Sénégal élit les conseillers municipaux et départementaux de ses différentes collectivités. Plusieurs personnalités ont accompli ce matin leur devoir citoyen. Photo: Aboubacry Mbodj, Secrétaire général de la Raddho, supervise les élections


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La sortie de Me Abdoulaye, vendredi dernier, lors du meeting du Front patriotique pour la défense de la République, ne doit nullement créer la polémique au Sénégal. C’est ainsi la position de la Raddho et d’Amnesty Sénégal. Pour ces organisations, ces déclarations d’Abdoulaye Wade sont à mettre dans le cadre d’un contexte de meeting politique.



Quand Me Abdoulaye Wade parle, il trouve toujours du répondant. Sa sortie de vendredi dernier, lors du meeting organisé par le Front patriotique pour la défense de la République, continue de susciter des réactions. Lors de ce rassemblement tenu à la place de l’obélisque, le Pape du Sopi, comme il sait toujours bien le faire, a fait encore des déclarations, les unes plus incendiaires que les autres. Dans son discours, il a invité le président de la République Macky Sall, élu en mars 2012 par un score de plus de 65%, à démissionner parce que ‘’le Sénégal se trouve aujourd’hui dans l’impasse’’.

Et pour conforter ses propos, Me Wade propose la mise en place d’une commission de transition, comme c’est le cas actuellement au Burkina Faso, où Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par son peuple. Cette commission, dit-il, va organiser une élection présidentielle le 29 juin 2015 où le 6 décembre de la même année. Cette sortie de l’ancien président de la République doit être ‘’située dans son contexte’’, selon le secrétaire général de la Raddho.

Et, ‘’c’est de bonne guerre entre les politiques’’. Toutefois, précise, Aboubakry Mbodj, ‘’il n’y a pas une nécessité d’organiser des élections anticipées’’ car il ‘’n’y a pas une crise institutionnelle’’ qui peut nous pousser à aller dans ce sens. Une position partagée par le Directeur de Amnesty International Sénégal. Pour Seydi Gassama, il faut classer cette sortie de Wade dans le ‘’registre des discours de meeting’’. Le Sénégal, ajoute-t-il, n’est pas dans une crise de quelque nature que ce soit pour organiser des élections anticipées. Néanmoins, M. Gassama dit ne pas comprendre qu’un discours, tenu devant une foule dans le cadre d’un meeting, puisse créer la polémique au Sénégal. Surtout que, poursuit-il, l’actuel président de la République a été élu démocratiquement pour un mandat de 7 ans, qu’il a décidé lui-même, de réduire à 5 ans.

‘’Faut pas le prendre au sérieux’’

Il n’empêche que l’ancien chef de l’Etat, ragaillardi par la foule qui était nombreuse à la place de l’obélisque, ne s’est pas limité seulement à cet appel à la démission du chef de l’Etat. Il a publiquement défié le régime en place, dans le sens où, s’il voulait marcher sur le palais, il allait le faire, parce qu’il n’y a pas une armée pour résister. ‘’On a entendu des politiciens dire pire que ça. Dans les discours politiques, on y trouve du tout’’, minimise Aboubakry Mbodj.

Ce discours de Wade, ‘’personne ne doit le prendre au sérieux’’, ajoute Seydi Gassama car, dit-il, Me Abdoulaye Wade lui-même n’y croit pas. ‘’Il le dit d’ailleurs, ‘si je voulais faire un coup d’Etat, je peux le faire, mais je n’ai pas l’intention de le faire’. Cela en dit long’’, poursuit M. Gassama. Cependant il est déplorable, dit-il, que quelqu’un qui s’est battu pendant longtemps pour l’instauration de la démocratie, en arrive aujourd’hui à parler de coup d’Etat. ‘’Le coup d’Etat au Sénégal est quelque chose qu’il faut mettre dans l’ordre de l’impossible. On a une armée républicaine et une population éprise de justice et de paix’’, tient à rassurer le directeur d’Amnesty Sénégal.

Dans le contexte actuel, il serait judicieux, selon Aboubakry Mbodj, d’aller dans le sens de renouer le dialogue politique. Un dialogue interrompu depuis la présidentielle de 2007, même si une alternance démocratique est survenue par la suite en 2012. Dans un autre registre, de l’avis de M. Mbodji, le régime en place doit tirer une leçon de ce qui s’est passé vendredi à la place de l’obélisque. Et pour cause, ‘’les Sénégalais éprouvent des difficultés. Toutes les promesses qui étaient tenues par le Chef de l’Etat en matière d’emploi des jeunes, de santé n’ont pas encore été respectées’’, a soutenu le secrétaire général de la Raddho.

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