DAKAR - Un navire russe surpris en train de pêcher illégalement dans les eaux sénégalaises a été arraisonné à proximité de la frontière avec la Guinée-Bissau et faisait route samedi soir vers Dakar sous escorte de la Marine, a appris l’AFP de sources concordantes.
Le navire, un chalutier baptisé "Oleg Naïdenov", a été surpris par la Marine en train de pêcher illégalement dans les eaux sénégalaises.
Ses responsables "ont une licence en Guinée-Bissau, mais ils n’ont pas d’autorisation de pêcher au Sénégal. C’est un bateau un multi-récidiviste" en la matière, a affirmé à l’AFP le ministre sénégalais de la Pêche, Haïdar El-Ali, joint samedi soir.
Sommés par les militaires de les suivre, l’équipage du bateau a dans un premier temps "refusé d’obtempérer, il a fallu l’intervention des commandos" et le navire était encore en route samedi soir pour Dakar, sous escorte militaire, a indiqué le ministre sans autres précisions.
Auparavant, un responsable de la communication de l’armée sénégalaise, le lieutenant-colonel Adama Diop, avait affirmé à l’AFP que le chalutier russe a été arraisonné parce qu’il "pêchait illégalement dans (les) eaux territoriales (sénégalaises), vers la frontière avec la Guinée-Bissau" (sud).
"En une semaine, c’est le troisième arraisonnement de chalutier" pour pêche illégale dans les eaux sénégalaises, a-t-il ajouté.
L’arraisonnement du chalutier russe avait aussi été rapporté samedi par des médias russes.
L’agence de presse Ria Novosti a indiqué que le bateau transportait 62 passager russes et 20 bissau-guinéens. Selon Itar-Tass, qui cite l’Agence fédérale russe de la pêche, l’arraisonnement du navire a eu lieu à 46 milles nautiques (85 km) du littoral de la Guinée-Bissau par des militaires sénégalais à bord d’un bâtiment de guerre.
Le 24 décembre, le ministre Haïdar El-Ali avait annoncé que quatre navires de pêche industrielle, dont deux identifiés comme russes, avaient été repérés en train de pêcher illégalement lors d’une opération de surveillance au large de la Casamance (sud du Sénégal).
M. El Ali, par le biais de l’association Océanium qu’il a créée à Dakar, lutte depuis plusieurs années pour la sauvegarde de l’environnement marin au Sénégal, où plusieurs espèces halieutiques sont surexploitées et menacées d’extinction notamment à cause du pillage des eaux par des navires étrangers.