Le bio-charbon appelé "Keirin na tangué" est de plus en plus utilisé par des ménages du département de Kaolack vivant en zone urbaine, en lieu et place du gaz-butane, ou encore du charbon de bois, ont indiqué dimanche des membres de l’Union locale des presseurs en bio-charbon.
‘’L’usage du bio-charbon (kerin naatangué, wolof) est plus économique pour nous les mères de famille. Il nous a permis de réduire de moitié ce que nous dépensions en argent dans l’achat du gaz butane, ou encore le charbon de bois pour la cuisine et d’autres besoins à la maison’’, a expliqué Adja Amy Diouf.
Ce membre de l’Union locale des presseurs en bio-charbon s’exprimait lors d’une journée de sensibilisation et d’information sur l’utilité du bio-charbon dénommée "Siwal kerin naatangué" .
Cette manifestation a été initiée, par l’Union des presseurs de bio-charbon de Kaolack et l’association ‘’Nebeday’’, qui active dans la lutte contre la déforestation. Elle s’est déroulée au siège de Nébéday, sis au quartier Bongré de Kaolack.
En présence des groupements de femmes qui s’activent dans le pressage du bio-charbon à Kaolack, les initiateurs ont organisé une démonstration de cuisine avec le bio-charbon. Une exposition-vente de produits de bio-charbon et une démonstration de la technique de pressage du charbon de paille utilisé pour la fabrication du bio-charbon étaient aussi au menu.
Avant le bio-charbon, Adja Amy Diouf membre du groupement ‘’Soyons solidaire’’ (dimbalanté en wolof) de Touba Ndorong extension, un quartier de la commune de Kaolack, forte d’environ 150 adhérentes, confie qu’elle faisait quatre chargements par mois pour le gaz-butane de six kilogrammes.
‘’Mais depuis lors je n’en fait que deux (chargements), tout juste pour assurer la préparation du petit déjeuner de mes enfants’’, a-t-elle poursuivi.
‘’Mais pour ce qui est de la préparation des repas de midi et du soir, je le fais avec le bio-charbon. Et beaucoup de femmes de groupements féminins procèdent ainsi dans leur foyer’’, a-t-elle encore indiqué.
Responsable de la production, du marketing du bio-charbon de Nébéday, Clément Sambou, révèle que cette structure encadre et accompagne 12 groupements de femmes du département de Kaolack. ‘’Chacun de ces groupements dispose d’une presse pour la production du bio-charbon’’, a-t-il déclaré.
Il a expliqué que le processus de fabrication commence à Toubacouta (Fatick), où de la paille carbonisée est mélangée à de l’argile, pour obtenir une matière première appelée ‘’poussier’’.
‘’Ce produit est ensuite transféré à Kaolack où se trouvent les unités de presse destinées à la fabrication du bio-charbon’’, a-t-il expliqué.
‘’La production journalière prévisionnelle est de 35 kilogrammes par groupement, et l’écoulement de nos produits se fait au niveau des unités de production, au marché, dans les boutiques. Le sachet de 500 grammes est vendu à 100 francs CFA, et le sac de 50 kg à 5000 francs CFA’’, a encore souligné M. Sambou.
Ayant pris part à la journée de sensibilisation en qualité de parrain, Macoumba Diouf, maire de Latmingué (Kaolack,) a félicité l’association Nébéday pour cette initiative qui, selon lui, est une solution à la protection de l’environnement et à la lutte contre la déforestation.
‘’La végétation est un régulateur du cycle de la pluviométrie, donc quiconque œuvre à sa préservation, prône le développement de l’agriculture, une gestion durable de nos ressources forestières’’, a ajouté M. Diouf, par ailleurs directeur de l’horticulture.
Le bio-charbon apparait comme une alternative durable au charbon de bois, par conséquent réduit la coupe des arbres et les feux de brousse, selon les responsables de Nébéday.