Des personnes du troisième âge ont démarré, dimanche, à la grande mosquée de Saré Guilèle de la commune de Tambacounda (est), une campagne de collecte de sang qui devrait successivement toucher les 39 grandes mosquées de la commune, afin qu’il n’y ait plus de rupture à la banque de sang de l’hôpital régional.
Cette première séance marquant le démarrage d’une série de dons à organiser par intermittence dans les lieux de culte, s’est déroulée dans les locaux de la mosquée. Elle a permis de recueillir 110 poches de sang, une quantité pouvant assurer les besoins de l’hôpital pour une semaine voire ‘’au maximum 10 jours’’, selon de docteur Yaya Kane, chef du service de néphrologie du centre d’hémodialyse du centre hospitalier régional.
Il a relevé que le sang collecté, après analyse, sera conservé, les poches contenant des virus écartées.
‘’Depuis qu’on a un centre d’hémodialyse, la demande est très grande à Tambacounda’’, du fait de sa position de carrefour, avec des accidents fréquents, a dit Pape Ndiouma Diouf, un des initiateurs du don de sang. La démographie en expansion et les accouchements répétés ont aussi pesé sur la demande, a-t-il dit.
Les mosquées ont été ciblées après qu’il a été constaté que les ‘’ASC ne bougent pas’’, bien qu’elles aient été saisies, a indiqué M. Diouf, notant qu’auparavant, la communauté chrétienne avait fait un don de sang, après avoir été sollicitée.
‘’On s’est dit que du moment que la population du Sénégal est à majorité musulmane, il faut passer par les mosquées’’, a dit M. Diouf, se félicitant du fait que pour une première, ‘’les gens ont massivement répondu’’.
Il a indiqué avoir rencontré le président de l’Association des imams et oulémas de la région de Tambacounda, en vue d’impliquer les imams pour que soient organisés des dons de sang dans leurs mosquées respectives. ‘’Tout le monde est informé et il reste à faire un planning’’, a dit Pape Ndiouma Diouf.
‘’Notre objectif, a-t-il dit, c’est que d’ici 2015, il n’y ait plus de rupture de sang à Tambacounda’’, a dit Pape Ndiouma Diouf.
Plusieurs dons au mois de septembre avaient fourni suffisamment de sang à la banque de l’hôpital, mais depuis lors les activités de l’association des donneurs ayant cessé, ‘’on est revenu à la case départ’’, a indiqué le docteur Kane. Les services d’hémodialyse, de maternité et le bloc opératoire sont les principaux destinataires de ce sang recueilli.
L’imam de la mosquée de Saré Guilél, Malick Wilane, a indiqué avoir accepté quand il a été contacté, d’accueillir ce premier don. ‘’Si ça réussit, nous allons l’étendre aux autres mosquées’’, a-t-il dit.
Pour lui, étant donné que la centaine de poches engrangées ce dimanche devraient pouvoir couvrir la demande pendant environ 10 jours, les besoins annuels de l’hôpital pourraient êtres satisfaits si toutes les 39 mosquées de la commune contribuaient à collecter une quantité similaire.
Soulignant la nécessité pour les musulmans de s’organiser pour s’impliquer pleinement dans le don de sang, il a cité un hadith du prophète Mohamed (PSL) : ‘’Le meilleur des hommes est le plus utile pour les hommes’’.
L’imam a déploré, à ce sujet, certains préjugés qui bloquent l’engagement des populations, indiquant d’ailleurs avoir été contacté par l’hôpital régional pour la tenue de conférences dans les quartiers, afin de les sensibiliser.