La SDE va poursuivre la production et la distribution de l'eau à Dakar. Un contrat d'affermage de 5 ans vient d'être signé, malgré les incidents survenus à l'usine de Keur Momar Sarr.
Après l'incident de Keur Momar Sarr ayant privé, pendant 3 semaines, la capitale sénégalaise du liquide précieux, au mois de septembre dernier, le nouveau contrat d'affermage pour la production et la distribution de l'eau à Dakar était très attendu. Il a été signé le 1er janvier, entre l'État du Sénégal et la Société des eaux (SDE), pour une durée de 5 ans (1er janvier 2014 au 31 décembre 2018).
Toutefois, en signant ce nouveau contrat, l'État du Sénégal a pris en compte l'incident de Keur Momar Sarr. À ce titre, il a accru la responsabilité de la SDE. Désormais, la société d'exploitation a le devoir de renouveler 60 km de son réseau hydraulique, par an, au lieu de 17 km précédemment. En outre, la SDE est invitée à augmenter le nombre de compteurs et de croisements, afin d'augmenter de manière sensible son rendement. Également des investissements sont attendus avec la SONES.
Ainsi, avec ce septième avenant, la SDE bénéficie d'une troisième prorogation, après la signature du contrat d’affermage de 10 ans, en 1996. En 2006, le contrat avait été prorogé par avenant de 5 ans (2011). Puis, il y eu une seconde prorogation, arrivée à échéance ce 31 décembre 2013. Cependant, après l'incident précité, plusieurs questions étaient restées en suspens, compte tenu de la nature des dommages enregistrés au niveau de l'usine de traitement de l'eau.
La conduite de dédoublement de 1,20 mètre de diamètre, qui sert de bifurcation, avait cessé d’acheminer de l’eau, à cause d’une rupture d’une conduite en forme de Y, appelé «culotte», à cause de sa forme. Cette pièce détachée avait été posée en 2004, dans le réseau ALG (Adduction Lac de Guiers), par DEGREMONT, une entreprise française, sur commande de la SONES au nom de l’Etat sénégalais.
Elle aurait dû avoir une durée de vie de 50 ans. Mais dès 2009, elle avait craqué et plusieurs fois de suite, les années suivantes, jusqu'à la catastrophe de septembre dernier. Mais, là où les experts n'ont pas compris, c'est que DEGREMONT aurait dû prévoir une réserve, pour cette pièce spéciale défectueuse, selon les dispositions du contrat d’exécution et de maintenance signée avec la SONES. Ce qui n’avait pas été fait.
Donc, on aurait pu s'attendre à ce que l'État prenne la décision de révoquer la SDE, ainsi que le lui permettent certaines dispositions du contrat d'affermage. En effet, avec la privatisation de la SONEES, le 23 avril 1996, est née la société nationale de patrimoine appelée SONES. A côté, fut créée une société chargée de l’exploitation, à savoir la SDE filiale de la société française Bouygues avec 51% du capital détenu par la Saur dénommée Finagestion.
Structure privée, la SDE ne dépend pas de l’État du Sénégal. Elle est régie par un contrat d’affermage renouvelable par l’Etat du Sénégal qui détient 5% du capital de la SDE. Le reste est détenu par des privés sénégalais (39%) et les agents de la SDE (5%).
À l'issue de l’appel d’offres pour la mise en place de l’affermage du service public de l’hydraulique urbaine, la SAUR avait été déclarée adjudicataire du contrat d’affermage. Aujourd’hui, la SAUR a vendu ses parts à FINAGESTION qui a comme activités «Activités des sociétés HOLDING» ; catégorie «Finance». D'ailleurs, des experts estiment que les incidents survenus à Keur Momar Sarr auraient pu être rapidement circonscrits, avec la SAUR qui aurait su identifier les problèmes et trouver des solutions de manière diligente, en les soumettant à la «maison mère».