La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (pêche INN), qui fait perdre au Sénégal 150 milliards de francs CFA par an, était au banc des accusés, vendredi, à l’occasion d’un atelier sous-régional consacré à cette forme de pêche.
‘’La pêche illicite est devenue un fléau mondial qui engendre des dégâts et des pertes énormes pour les communautés de pêcheurs. Pour le Sénégal, les pertes sont estimées à 150 milliards de francs CFA’’, a déclaré Mamadou Goudiaby, conseiller technique au ministère de la Pêche.
Il présidait un atelier sous-régional sur le thème ‘’la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée en Afrique de l’ouest: bilan et perspectives dans l’écorégion WAMER’’, une rencontre organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la pêche.
La pêche illégale est pratiquée par des bateaux, avec des réseaux organisés qui contrôlent jusqu’à la commercialisation des produits, dans des marchés qui sont connus à travers le monde.
Selon Mamadou Goudiaby, ‘’elle a des conséquences désastreuses sur le bien-être des écosystèmes marins à l’échelle planétaire’’.
Il a relevé des difficultés organisationnelles chez les pêcheurs, ainsi que d’autres liées à une utilisation durable des ressources pour répondre au besoin de création d’emplois, mais également au besoin d’alimentation des consommateurs.
L’atelier organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la pêche, selon lui, permet d’échanger sur ce fléau qui, dans certaines zones, a entrainé la pauvreté chez les populations. Il a rappelé l’existence du phénomène de la piraterie, qui est une source d’insécurité.
‘’Les pays membres de la Commission sous régionale des pêches ont comme challenge, le renforcement et la mutualisation des moyens, les centres d’information sur les navires de pêche suspects'’, a dit M. Goudiaby.
Il a souligné que les organisations régionales de gestion des pêches et les partenaires techniques et financiers doivent accompagner les initiatives pour faire face à toutes les formes d’exploitation illégale dans les eaux sous juridiction nationale.
Parlant du navire russe arraisonné il y a quelques mois dans les eaux sénégalaises pour pêche illégale, il a estimé que ‘’c’est un cas typique qui doit pousser les pays à entreprendre ensemble pour lutter efficacement contre ce fléau’’.
Il a toutefois reconnu que la tâche risque de ne pas être facile, du fait de l’étendue de la zone à surveiller et des moyens disponibles.
A ce propos, le Sénégal a adopté un plan stratégique de lutte contre la pêche non déclarée et non réglementée. ‘’Nous invitons nos partenaires à nous accompagner dans la lutte pour renforcer la surveillance de nos zones économiques et exclusives respectives’’, a t-i lancé.