La régulation du marché s’impose pour l’atteinte de l’objectif de l’autosuffisance en riz, a estimé jeudi Omar Samba Ndiaye, spécialiste des relations commerciales, qui définit deux voies à suivre par les autorités pour la protection de la production locale et du consommateur.
La première mesure à prendre par l’Etat est de réviser son option prise en 1996 de libéraliser l’importation du riz au secteur privé, a déclaré M. Ndiaye au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi à la suite d’une visite de terrain organisé par le projet ''Bey Dundé'' à l’intention de journalistes.
Selon lui, cette action doit être articulée à la nouvelle vision définie pour la filière riz, et il s’agira pour l’Etat de s’impliquer pour sécuriser l’approvisionnement correct des populations en même temps qu’il s’attellera à l'atteinte de son objectif d’autosuffisance.
‘’Si cette option était retenue, un schéma innovant dans ce sens pourrait rapidement faire l’objet d’une étude de faisabilité’’, a ajouté le spécialiste, prévenant que des tentatives de saboter une telle option ne manqueraient pas.
Il cite notamment l’évocation d’une perte de recettes douanières, la réduction sensible d’activités pour les opérateurs qui s'activent dans l'importation du riz et la nécessité de préserver la coopération multilatérale.
La deuxième décision que l’Etat pourrait prendre serait d’opter pour la régulation par l’élasticité de la demande qui a démontré sa pertinence dans d’autres pays africains, a déclaré M. Ndiaye pour qui ’’cette forme a l’avantage d’être plus achevée, plus inclusive mais également plus intégrante’’.
Sa mise en œuvre repose sur le fait de laisser libre cours aux importations, mais avec l’introduction d’une surtaxe interne, différente de la taxe à l’importation, explique-t-il.
Cette surtaxe s’appliquerait au produit importé présent sur le marché intérieur durant la période de commercialisation de la production locale, a-t-il fait remarquer.
Il a souligné l'importance d'une matérialisation d’une telle volonté politique exprimée par le président Macky Sall, affirmant que la conjoncture actuelle, caractérisée par une baisse drastique des importations sénégalaises, du fait de la crainte du virus Ebola qui empêchent certains navires de rallier les côtes africaines.
L’accroissement des besoins mondiaux, l’effritement du taux de croissance de la production mondiale du riz et la tendance baissière des cours sur le marché international préjudiciable à la compétitivité du riz local sont autant d’indices qui doivent inciter à l’accélération de la politique d’autosuffisance.