Dakar - Les diplômés de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF) de Dakar, issus des promotions 2012 et 2013, en grève de la faim depuis le 7 novembre, se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication, malgré leur situation difficile.
En grève de la faim depuis une dizaine de jours, ils se sont couchés dans une grande salle de l’établissement, ‘’de réclamer leur recrutement dans la fonction publique’’, ont-ils confié à l'APS.
‘’Nous ne comptons pas faire marche arrière. Nous sommes affaiblis par la faim. Nous survivons difficilement mais avec l’engagement de chacun, nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout’’, déclare El Hadji Bop, le porte-parole des sortants de la FASTEF.
‘’Cela fait deux ans que nous essayons tous les recours pour que le gouvernement se penche sur notre affectation’’, a expliqué M. Bop, la voix à peine audible, comme tous ses autres camarades.
Dans la salle, les grévistes sont tous couchés sur des nattes étalées à même le sol. Au milieu de la pièce trône une table sur laquelle est écrit en gros caractères: ‘’Affectez nous ou enterrez nous’’.
Les grévistes sont tous couverts de draps ou de pagnes qui ne laissent voir que des visages au regard perdu dans le plafond de la salle. Leurs lèvres sont devenues blanchâtres, à cause de la faim et de la soif et les les visages expriment une grande tristesse.
De temps en temps, une main se lève, dans ce tas de corps inerte, signe de besoin d’eau ou de sucre.
''Nous ne vivons que d’eau et de sucre’’, indique M. Bop, assis sur une natte, l’air épuisé et le corps flottant dans sa petite chemise.
‘’Il y a eu 31 grévistes parmi nous qui ont été évacués à l’hôpital la semaine passée. Certains sont revenus à leur sortie. Leurs parents sont venus les chercher, mais n’empêche, ils reviennent toujours après les soins’’, murmure le porte-parole des sortants de la FASTEF, d'une petite voix presque inaudible.
‘’Je me sens très affaiblie, mais déterminée à continuer le combat’’, indique, de son côté, Aissatou Yandé Faye, le visage bouffi, le corps fatigué.
Un groupe de parlementaires venu s’enquérir de l’état de ces étudiants en chômage a momentanément brisé le silence qui régnait dans la salle.
Ces députés, au regard compatissant devant l’image d’une telle tristesse, sont vite ressortis de la salle demandant à rencontrer les délégués des grévistes de la faim.
Les parlementaires, sous la houlette de Hélène Tine et de Abdou Mbow, ont exhorté ‘’les étudiants à suspendre la grève de faim’’, leur annonçant que le gouvernement est disposé ''à les entendre et à trouver des solutions’’.
‘’Je respecte votre engagement et je suis peinée par votre situation mais je vous implore à suspendre votre grève au moins jusqu’après la fin des négociations en vue’’, leur dit le député Hélène Tine, debout devant des délégués qui ne tiennent plus sur leurs jambes.
‘’L’heure n’est plus au discours, l’école a besoin de nous et nous attendons notre affectation’’, rétorque un des grévistes.