Soucieux de l’appui financier à apporter aux Pme/Pmi, le président Macky Sall a appelé le gouvernement à procéder au « lancement impératif » du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et de la Banque nationale de développement économique (Bnde) en ce mois de janvier.
Le chef de l’Etat a invité le gouvernement, hier, en Conseil des ministres, à effectuer le lancement « impératif » du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et de la Banque nationale de développement économique (Bnde). Macky Sall exprimait ainsi son « souhait ardent de dynamisation des ressources internes de financement de l’économie nationale grâce à ces trois instruments, dans le cadre de la Nouvelle politique de développement des Pme/Pmi ». Le démarrage des activités du Fonsis et de la Bnde était annoncé pour ce mois de janvier par leurs responsables respectifs, alors que le Fongip devrait pouvoir être fonctionnel en février prochain, selon son administrateur. Le Fongip et le Fonsis sont des initiatives du président Sall à travers son programme « Yoonu Yokkuté ». En créant le Fongip, le gouvernement cherche à apporter une réponse à la question de l’accès difficile des Pme et Pmi au crédit. Entre autres missions, ce fonds va améliorer les conditions de financement des opérateurs économiques qui interviennent dans les filières prioritaires afin d’accroître, de façon durable, leur productivité. Il entre dans la même mouvance que le Fonsis et la Bnde, et devra agir en complémentarité avec ces deux institutions de financement pour mobiliser les ressources financières publiques et privées destinées aux Pme et Pmi. Comme son nom l’indique, le Fongip devra atténuer les risques inhérents à l’octroi de crédit aux Pme/Pmi par des prêteurs souvent réticents. Il bonifie aussi les taux d’intérêt. Les secteurs prioritaires d’intervention du Fongip sont l’agriculture, l’agro-industrie, la pêche, l’aquaculture, les infrastructures, le textile, le tourisme, l’habitat social et économique, les Tic et téléservices, les énergies renouvelables, etc.
Quant au Fonsis, il semble être une particularité sénégalaise, puisque ce sont souvent les pays exportateurs de pétrole qui ont l’habitude de créer des fonds souverains dont le but est de préparer leurs économies à une éventuelle baisse des cours de l’or noir et de constituer des réserves d’argent pour les générations futures. Mais, le Sénégal n’a pas de pétrole. « La loi prévoit que le Fonsis reçoit du cash de l’Etat, donc du budget », expliquait son directeur général, Amadou Hott (voir son interview dans « Le Soleil » du 04 décembre 2013). « Pendant dix ans, ajoutait-il, nous allons épargner 15 % de notre résultat net pour les générations futures ».
Apporter des solutions adaptées au financement des Pme
Quant à la Bnde, née laborieusement sur les cendres du Fonds de promotion économique (Fpe), après avoir obtenu son agrément en août 2013, elle doit « apporter des solutions adaptées et durables au financement des Pme (création, restructuration, expansion), expliquait son directeur général, Thierno Seydou Nourou Sy (voir l’édition du « Soleil » du 30 août 2013). Elle a aussi comme objectif de couvrir plus globalement le besoin de financement des acteurs économiques du secteur marchand, de contribuer à la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et au développement économique et social du Sénégal. La Bnde développe des formes de garanties innovantes, notamment pour s’adapter aux caractéristiques/capacités des Pme, dans le cadre d’un partenariat à construire avec le Fongip.
Les besoins de financement non satisfaits des Pme sénégalaises sont estimés à 500 milliards de FCfa. Le taux de rejet des dossiers de demande de financement s’élève à 80 %, souvent faute de garantie dans 51 % des cas, alors que les Pme constituent 85 % de notre tissu industriel, occupent 60 % de la population active, assurent 30 % des emplois formels et contribuent à 30 % au Pib.