Les fonctionnaires « irréguliers » considérés comme membres du « panier jaune » ont grogné pour fustiger les conditions d’audit et de reclassement. Des grincements de dents pour exiger leur argent car, derniers indiquent être en possession de leur quitus qui leur permet de passer à la caisse.
Devant le siège de l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) à Pikine, Serigne Diaw, commissaire aux enquêtes économiques à Thiès, explique les raisons de sa présence : « Nous sommes sur les lieux pour vérification. On nous dit que nous sommes des irréguliers après l’audit de la fonction publique et à ma grande surprise je me retrouve ainsi dans ce qu’on appelle le « panier jaune ».
Pour lui, c’est un problème de matricule et de date de naissance. « Ils devaient après audit, s’approcher des Dage ou sage pour voir si les agents sont réguliers ou pas ? », estime-t-il. Et lui de préciser que « le décret a été signé par Me wade et contresigné par Macky sall, mais nous voilà sans salaire. Attendre la fin du mois pour suspendre nos salaires et nous pousser dans la déche ce n’est pas normal », regrette le fonctionnaire.
Un autre technicien supérieur de santé étale sa surprise et son étonnement, lui qui a fait 30 ans de service. « J’ai pris service au ministère de la santé en 1982. Si l’administration ne peut pas me reconnaitre jusqu’à présent cela pose problème », précise le vieux issakha fall qui ajoute « je suis le seul anesthésiste de l’hôpital de Richard Toll et je suis là depuis 2 jours. on a fermé le bloc opératoire et s’il y a urgence, les malades seront évacués à st louis a 105 km. C’est inadmissible ».
Pour ces fonctionnaires, ce qui se passe est « irrespectueux ». Ils envisagent ainsi de ne pas rentrer dans les commissions et de bloquer la nationale « pour obliger le président Macky Sall à trancher ». Interrogés sur leur impatience d’attendre la vérification de leur situation, ces fonctionnaires en chœurs rétorquent « c’est déjà fait à 2 reprises, les enseignants qui sont là ont tous leur quitus or, ce sont ces mêmes gens qu’on a re-convoqués pour leur dire qu’ils sont en situation irrégulière ou ne sont pas enregistrés », répond Amadou Mbow.
Poussant plus loin, ils exigent même la démission du ministre. «Le ministre de la Fonction publique doit démissionner, c’est lui qui nous a mis dans cette situation», éructe un enseignant de Ziguinchor.
Trafic de faux documents
Le directeur de l’ADIE quant à lui, alerte sur des cas de fraudes notées durant la 3e phase de l’audit. « On a décelé de fausses pièces administratives fournies par certains fonctionnaires dont les salaires du mois de décembre n’ont pas été virés. Nous soupçonnons ainsi un trafic de documents administratifs et je le signale pour que nul n’en ignore », indique khassoum Wone qui assure en outre que l’audit « s’est passé dans les règles de l’art contrairement aux déclarations des syndicalistes ». C’était ce jeudi, à l’occasion du troisième jour des travaux de réception par les commissions chargées de recueillir les pièces justifiant le statut des 12.221 agents dont les salaires ont été mis en billetage après les deux premières phases de l’audit.
M. Wone d’expliquer que « Parmi les 12 000 cas du panier jaune, 498 personnes disposent d’un ticket. Au terme de la 1ere phase de l’audit, nous avons convoqué les DRH et les Dage des ministères pour partager les informations avec eux. Et ces derniers nous ont informé que parmi ces fonctionnaires qui ont un ticket, certains sont méconnus du fichier. C’est suite à cela qu’ils ont décidé de les mettre dans le panier jaune ou rouge », indique Khassoum Wone.