L’échéance présidentielle hante Macky Sall. Soucieux de présenter un bilan à même de le faire réélire, le chef de l’Etat, dans son discours à la Nation, cale ses projets phare autour du deadline 2017.
Entre les lignes du discours à la Nation du 31 décembre 2013, se dissimule mal un gros souci d’un chef d’Etat pour présenter une bonne copie aux examens de 2017. La date fatidique du bilan que tout tenant du pouvoir redoute tant : l’élection présidentielle. Elle clignote comme le minuteur d’un compte à rebours au-dessus de la tête de l’acteur principal de l’alternance 2, Macky Sall. Il exécute, réfléchit et agit en fonction de ce deadline. En atteste la quasi-totalité de ses projets et programmes qu’il a énumérés au cours de son adresse à la Nation et tablés sur 2017. Pour les infrastructures routières ou ferroviaires, comme les «grands travaux» de son prédécesseur, Macky Sall donne rendez-vous à la fin de son premier mandat. Où alors ce sera, comme Wade, un début de réalisation qui lui vaudrait peut-être un second bail.
Par exemple, le président de la République planche sur un objectif de construction de «4 000 km de pistes rurales d’ici trois ans» dont «1 200 Km» déjà en cours d’exécution et «mille autres kilomètres de pistes dans le courant de l’année». Un clin d’œil au monde rural, une des priorités de son programme électoral : le Yoonu yokkuté (la voie de l’émergence). Il en est de même pour le prolongement de l’autoroute Dakar-Diamniadio sur Mbour et Thiès. Dans ses prévisions électoralistes, le non moins chef de l’Alliance pour la République (Apr) semble se rendre compte d’un certain slogan, «Weddi guiss bokku ci (ça saute à l’œil)», surfe sur le concret, surtout dans les grandes niches de voix (Touba et Tivaouane) non négligeables même si la portée d’un «ndigël» est devenue moins évidente. Tout comme il annonce le prolongement de l’autoroute en direction de «Thiès-Touba», «Thiès-Tivaouane», puis la fibre de l’électorat affectif par le tronçon «Mbour-Fatick-Kaolack».
Dans le sillage des élections locales de juillet et aussi en perspective de 2017, il compte commencer sa décentralisation par un «programme national d’éclairage solaire public de 12 communes de la banlieue de Dakar (sur les 19 que compte Dakar), ainsi que les villes de Tambacounda, Kaolack, Fatick, Linguère, Thiès et Kolda». Le cap est donc fixé pour l’heure du bilan.