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Enquête Plus N° 767 du 2/1/2014

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Au-dela des passions, savoir raison garder: (Une République se construit par le Dialogue, non par la Violence.)
Publié le vendredi 3 janvier 2014   |  Enquête Plus


Sidy
© Autre presse par DR
Sidy Lamine Niass, Président Directeur général du Groupe Walfadjri


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Si le PDG a des preuves concernant un enrichissement illicite du Président en fonction, qu’il les donne ! Car il s’agirait-là d’une question de salubrité républicaine, au regard du serment public constitutionnel prêté par l’actuel locataire du Palais de la République.

Le crime serait de taire des preuves de cette nature, ou de chercher à les monnayer ou à les soustraire de l’examen, lorsqu’un citoyen les détient, qui par son silence mettrait en danger la Nation entière, trahirait le peuple et abuserait de l’opinion nationale et internationale par la dissimulation, la duplicité, le mensonge, etc., autant de pratiques également punies les lois en vigueur.

En revanche, s’il était avéré que c’est la quête d’un profit personnel ou la crainte d’un redressement fiscal qui inspire l’accusateur qui, contre toute sorte espèce de légitimité et toute sorte de droit, aura attenté au fonctionnement régulier des institutions en s’en prenant de manière violente, irrespectueuse et outrancière, voire pusillanime à l’élu du peuple – ayant recueilli plus de 65 % des suffrages de l’électorat le 25 mars 2012 -, dans ce cas de figure hypothétique, la Justice des hommes comme celle de Dieu, devrait sans conteste, être mise en branle immédiatement, sans faiblesse coupable ni excès inutile, pour rétablir l’ordre moral, politique et éthique républicain gravement offensé, sous peine de provoquer la ruine de notre Etat et le naufrage de notre République.

Soyons clair ! Dans cette affaire, ce n’est pas seulement le Président Macky Sall qui est en cause, mais aussi la crédibilité tout autant que l’honneur de Sidy, le professionnalisme de Wal Fadjri, l’image de précurseur de la liberté de presse de son Fondateur autant que ces institutions démocratiques très honorables et méritantes que sont Walf FM, Walf TV, Walf Quotidien, au-delà de la personne de M. Niasse.

Partant, si cette sortie peu ordinaire ne s’autorisait en définitive que d’une manœuvre au service de stratégies politiques subversives commanditées par Me Wade depuis Abidjan ou d’un incivisme fiscal probable du Président et du Groupe Wal Fadjri, alors nous serions dans le scénario cauchemar d’un Sidy Lamine Niasse récidiviste, vénal et présomptueux, dont l’agressivité forcée à l’égard du Président Macky Sall ne serait que l’enveloppe trompeuse de l’islamo-business caractérisé d’un adepte impénitent du culte de Mammon, qui tente de faire plier la République à son matérialisme économique débridé !

Toutefois, qui ne voit et ne comprend, que même dans ce cas de figure hypothétique, le Président du Groupe Wal Fadjri ne saurait être voué aux gémonies simplement parce qu’il dit détenir des preuves, et mériter pour tout traitement l’Appel au meurtre des pousse au crime de la Seconde Alternance, ou encore l’autodafé du Groupe Walf ? Pourquoi feindre de l’oublier en effet : Tous les inculpés et/ou accusés et co-accusés de la CREI sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité soit dûment établie par les juridictions compétentes, y compris Karim Wade, Abdoulaye Baldé, Tahibou Ndiaye, Aïda Ndiongue, Oumar Sarr, Aziz Diop, etc.

Ce n’est pas un crime de dire qu’on a des preuves concernant l’enrichissement illicite d’un justiciable, même quand il s’agit d’un justiciable aussi peu ordinaire qu’un Président en fonction ! Car, à la vérité, les fonctions prestigieuses exposent plus qu’elles ne protègent, tandis que la fonction la plus haute et la plus prestigieuse et donc la plus risquée n’a jamais rendu nul détenteur de celle-ci inattaquable devant l’opinion et devant la justice. Encore faudrait-il que Sidy Lamine respecte la forme et les formes, l’expression et le style, le contenu et l’argumentaire, lorsqu’il est question des institutions les plus hautes et des personnalités qui les représentent à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Aussi peut-on reprocher à bon droit à M. Sidy Lamine Niasse d’avoir voulu provoquer artificiellement – pour des raisons qu’il va falloir établir soigneusement et rigoureusement sans désemparer - une Crise politique violente et dévastatrice de régime de la Seconde Alternance, au regard des conséquences éventuelles de ses propos, dès lors que ces derniers avaient ciblé de manière rageuse et vindicative, directe et récurrente la Respectabilité, l’Honneur et la Dignité du Président en fonction, de même que sa Probité et son Intégrité, nonobstant sa qualité de clé de voûte des institutions.

Mais, pour autant, saurait-on l’empêcher de s’exprimer en âme et conscience, c’est-à-dire en toute liberté et en toute responsabilité sur les sujets dont il doit avoir mesuré, plus que tout autre, les enjeux, le sens et la portée, et dont il doit être prêt à assumer les conséquences devant la Loi, l’Opinion ainsi que le tribunal de sa propre conscience, sous peine de reniement à la Démocratie et de félonie vis-à-vis de la République ?

Car, en effet, condamner a priori Sidy Lamine Niasse au silence, à la géhenne ou à l’enfer, par des injures et des insanités, des abus de langage et des grossièretés – réplique symétrique exacte du mal sénégalais que la Seconde Alternance a vocation d’éradiquer de ce pays, simplement pour ce qu’il a osé dire ou faire à l’endroit du Président plébiscité, sans l’entendre après l’avoir écouté, équivaudrait à un mauvais procès pour délit d’opinion politique ainsi qu’un retour à la présomption de culpabilité justifiant tous les lynchages médiatiques et de toutes les exécutions morales, politiques ou mystiques !

Uniquement parce qu’il s’agit du plus illustre des hommes politiques présentement : le Président de la République soi-même ! Cette attitude consistant à hurler avec les loups, si elle devait prospérer, ne serait ni démocratique ni pérenne, mais de l’esbroufe destinée à camoufler les questions en jeu, à gommer le problème pourtant clair, posé d’une manière inutilement polémique, et à sa façon par Sidy Lamine, si l’on prend en compte la forme navrante, le ton comminatoire, les propos outranciers ainsi que les écarts de langage et les exagérations que toute la citoyenneté condamne de manière véhémente, sans pour autant fermer la porte au dialogue, à la lucidité et à l’intelligence quand il s’agit de résoudre les questions douloureuses mais incontournables de l’enrichissement illicite, expression pécuniaire de l’Accaparement et de la Société d’Accaparement.

Au demeurant, confondre l’outrecuidance avec la culpabilité est d’un esprit sans foi dans les lois et dans le bien-fondé de la lutte contre l’enrichissement sans cause, qui aura triomphé dans l’appareil d’Etat, la fonction publique et les sociétés nationales depuis bientôt un demi-siècle, avec son cortège de détournements systématiques et sans relâche des deniers publics, facteur explicatif du non développement du Sénégal, et avec ceci, la promotion éhontée de la mentalité griottique tapageuse et du larbinisme sans freins.

Au total, on ne saurait reprocher à un directeur d’organes de presse, qui a modifié en bien le paysage audiovisuel et médiatique du pays depuis 1980 au moins, à un homme des médias, à un écrivain qui a publié plusieurs ouvrages dont certains font autorité, en l’occurrence Sharifu et Un arabisant entre presse et pouvoir, à un intellectuel confirmé, et à un citoyen qui aura mené des batailles démocratiques certifiées depuis plus de 40 ans, face aux régimes successifs de Senghor, de Diouf, de Wade, puis de Macky Sall, de soutenir une gageure aussi retentissante que la mise en accusation du Président de la République en fonction, sans tordre le cou à nos acquis démocratiques, républicains et citoyens.

Mais à l’inverse, celui qui attente à la République et à ses symboles doit s’attendre à un retour légitime de flammes ! D’autant que la passion appelle les arguments de la preuve, d’un côté, tandis que de l’autre, nul ne doit pouvoir se prévaloir d’un affront sans phrase et d’une lapidation inacceptable des institutions et de la Personnalité qui les symbolisent sans en répondre devant qui de droit.

Le Dialogue devrait être possible, mais sur la base de principes, entre acteurs de bonne foi, ayant le même souci : le renforcement de l’Etat et des Institutions, ainsi que le Respect civique, citoyen et républicain aux Symboles, à commencer par le Président élu de la Seconde Alternance pacifique.

Prof. Malick Ndiaye, Sociologue, UCAD,

Coordonnateur du Cercle des Intellectuels du Sénégal – CIIS

Animateur du Collectif des Forces Sociales pour le Changement – CFSC

Président du Comité Palestine – Sénégal

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